Funk |
“The creator has a master plan: peace and happiness for every man”. Avec sa reprise du saxophoniste Pharoah Sanders en 1995, le collectif métissé Brooklyn Funk Essentials célèbre l’avènement d’une jeunesse triomphante par le funk, le hip hop, le jazz. Et le ska, avec l’invitation au voyage non organisé In The Buzzbag (1998), joué à 11 avec le groupe turc Laço Tayfa. Perclus de doutes après les multiples départs en solo de 2000 et les attentats du 11 septembre 2001, Lati Kronlund (basse) met ce qui reste du groupe sur pause, puis se ravise, dans un contexte multifactoriel. Stay Good est la huitième rencontre entre une offre et une demande. Inutile de se livrer à un audit accablant: le line-up à six, stable depuis l’arrivée d’Alison Limerick au chant en 2016, ne s’est construit que progressivement. Feu de paille (“Steps”) ou éruption volcanique (“Funk Ain’t Over”), le funk de BFE exacerbe les passions jusqu’à questionner le rapport des artistes seventies à l’excellence. Les “No Strings” et “Watcha Want From Me” de bande FM eighties sont balayés d’un revers par “Miss Mess” et “Y Todavia La Quivro”, que le jeu pusillanime d’Anna Brooks au sax ténor gorge d’onctuosité. La femme-quota de 2011 devient exhausteur de goût en 2019. Enfin “Where Love Lives”, oasis d’abandon total (les choristes shakent leur booty derrière le micro statique du studio), nous est livré dans sa pureté de cristal (basse à la Jamiroquai, mais dans une configuration historique à 4 cordes). Un hymne par contagion, comme le fut “I Got Cash” en Y2K.
Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, February 5th 2021
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Brooklyn Funk Essentials – Ain’t Nothing (official video):
Brooklyn Funk Essentials – No Strings:
Brooklyn Funk Essentials – Watcha Want From Me:
Brooklyn Funk Essentials – Where Love Lives: