Rock

C’est à s’y perdre, nous vivons une époque où les cartes de l’espace et du temps se brouillent chaque jour davantage. Ainsi, BROKEN WITT REBELS, ce jeune quartet rosbif de Birmingham pourrait aussi bien provenir de sa ville homonyme en Alabama, et plus troublant encore, de temps aussi révolus que les seventies ou les tout débuts de ce siècle. L’aboyeur Danny Core qui hurle frontstage s’appuie ainsi sur les cordes fulgurantes d’un nouveau guitar hero du nom de James Tranter (retenez bien ce blase), ainsi qu’une section rythmique aussi puissante et alerte que celle du premier Jeff Beck Group. Écoutez pour vous en convaincre de puissantes roquettes telles que “Howlin'”, “Loose Change” ou “Shake Me Down”. Et quand ces minots calment un tant soit peu le jeu, ce n’est que pour mieux balancer d’autres coups de boutoir, à la manière dont opérait Aerosmith à ses débuts (“Breathless”, “Low”, “Wait For You”). Ce premier album est truffé d’irrésisibles instant classics (“Guns”, “Georgia Pine”…), et l’on peine à croire, en scrutant leur unique photo de groupe, que ces quatre moutards s’avèrent déjà capables d’envoyer Paul Rodgers et les Black Crowes à l’hospice (cf. le monstrueux “Getaway Man”). On n’avait pas entendu pareil gosier depuis le Roger Chapman de Family, et pareilles guitares brûlantes depuis les jeunes Paul Kossoff et Joe Perry. Bref, et en résumé, si vous aimiez déjà Kings Of Leon et les Rival Sons, voici presque déjà la relève de Greta Van Fleet. Bon Dieu, c’est comment qu’on freine?

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

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(une info vitale pour nos amis d’outre-Manche: plusieurs dates à Londres et une à Manchester, à l’Academy 2, et hélas pas encore de date en France…)

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