Rhythm 'n' Jazz |
Natif de Boston, Massachusetts, et diplômé de la fameuse Julliard Shool, le saxophoniste, flûtiste et guitariste Braxton Cook ne représente pas seulement la génération montante du jazz U.S. (ayant collaboré avec des artistes aussi divers que Jon Batiste, Christian Scott, Marquis Hill, Christian McBride, Rihanna et Taylor Swift – ces deux dernières pouvant s’offrir les services d’à peu près n’importe-qui), mais s’affirme également en tant que singer, songwriter et producteur. Il en est ainsi déjà à son cinquième album solo en neuf ans (après son premier au sein du collectif Butcher Brown, en 2015). Baignant dans les sons nu-soul des late nineties, ce disque n’est pas sans rappeler non plus les expériences de fusion jazz-R&B de Grover Washingon, Level 42 et David Sanborn il y a un demi-siècle. Alternant instrumentaux gentiment funky mais néanmoins parfois ternaires (“Zodiac”, “Kingdom Come”, “My Sun” featuring le keyboardist Elijah Fox, ou encore la plage titulaire introductive) avec des plages chantées où notre homme croone dans un registre éthéré (“My Everything”, “Harboring Feelings”, “We’ve Come So Far”, “I Just Want You”, “Bad”, “Bap”), cet album se distingue davantage par son exécution que par son écriture. En effet, outre les talents multiples de son leader, on ne peut manquer d’y célébrer ceux du remarquable guitariste Andrew Renfroe, du claviériste Mike King et d’une rythmique paradoxalement plus créative que ne semble l’exiger son contexte (les excellents Joshua Crumby, basse et Curtis Nowosad, batterie). Quelques contributions externes tentent bien de rompre la relative monotonie d’ensemble (les chanteuses NNAVY sur “Weekend” et la Danoise Marie Dahlstrom sur “All My Life”, ainsi que le drummer Nate Smith sur “Maybe I’m Too Nice” et le claviériste Mathis Picard – chroniqué ICI – sur “Josh’s Tune”), mais à moins d’être féru (ou nostalgique) du néo-R&B formaté de la fin du dernier millénaire, on peut douter que les jazz aficionados (voire les soul addicts) trouvassent ici matière à se rassasier. C’est simple, on croirait entendre la Steely Dan crew de “Gaucho”, mais sans la malice ni l’inspiration de ses deux leaders historiques. Du lustre, sans doute, mais trop convenu pour son mince contenu… Ce qui ne présage cependant en rien de ses prestations live, comme en témoigne au moins une des vidéos ci-après!
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, October 19th 2025
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En concert au Duc des Lombards, Paris, les 19 et 20 novembre 2025