BO WEAVIL – A BLESSING IN DISGUISE

PRODUCED BY BO WEAVIL
Blues
BO WEAVIL - A BLESSING IN DISGUISE

Qu’il est déjà long le chemin parcouru par Bo Weavil, figure de proue d’un blues français sans concession, en trio, en duo avec l’acolyte de toujours Vincent Talpaert, depuis l’époque des premiers albums sortis chez Lenox Records, dont le très roots et down-home Early Recordings de 1999 et sa pochette vintage, ou le non moins roots Midnight Rumble With Bo Weavil de 2001, deux opus qui sonnaient véritablement Blues du Delta du Mississippi ou du Texas Blues des 50’s, aux rythmes syncopés et obsédants, au son poisseux, crasseux et irrespirable, à faire suffoquer le plus récalcitrant, qui touchaient un large public, allant des puristes et autres aficionados du style, de Arthur “Big Boy” Crudup à Elmore James, en passant par Juke Boy Bonner et Lightnin’ Hopkins, pour arriver jusqu’aux fans de rockabilly et des galettes les plus obscures de l’écurie SUN de Memphis. Incontestablement, en 2022-2023, le talentueux et insaisissable Matthieu Fromont, alias Bo Weavil, demeure un musicien qui déteste les carcans et autres étiquetages réducteurs. Rester les deux pieds dans les starting-blocks, englué sempiternellement dans un style comme dans des sables mouvants chers à Lawrence d’Arabie, ne pas lorgner vers de nouveaux horizons, ne pas se remettre en question voire se mettre en danger artistique au risque de déstabiliser son auditoire et ses fans de la première heure, n’est absolument pas la marque de fabrique, ni la politique de la maison Fromont. Chez Matthieu, tout transpire l’audace et les convictions les plus inattendues, que certains esprits cartésiens pourraient aisément qualifier de chimériques. Pour remettre les pendules à l’heure et les points sur les “i”, au risque de faire hurler d’effroi les indécrottables puristes du blues, qui attendent désespérément que John Lee Hooker, tel le phénix renaisse de ses cendres, ou que le Diable déchire le contrat qu’avait ardemment signé Robert Johnson à la croisée des chemins, afin de lui rendre son âme, Bo Weavil nous propose un album remarquable, totalement anachronique et courageux, intitulé A Blessing In Disguise avec la mention Afro-Latin-Blues. Bo Weavil réinvente son blues bigarré et épicé, en s’inspirant du style cubain des 20’s et 40’s, du métissage culturel de l’Afrique et des Caraïbes, sans oublier toute la richesse du Golfe du Mexique. En one-man-band façon Doctor Ross ou Papa Lightfoot, en duo avec sa compagne Nouschka à la seconde voix, aux percussions et autres maracas, qui apporte à la musique une sensualité inouïe et un exotisme du meilleur effet, ou en sextet avec un groupe solide, le blues très personnel ne laissera personne indifférent. Certains titres de cet opus me font penser à l’harmoniciste argentin Hugo Diaz, entre blues, folklore traditionnel d’Argentine et tango. Comme à l’époque Lenox, la guitare et l’harmonica de Bo Weavil sont toujours hypnotiques et envoûtants et sa voix, lui le petit blanc qui chante comme un bluesman noir d’outre-Atlantique, est de plus en plus convaincante. La musique ou plutôt les musiques de Bo Weavil regorgent de poésie, de soleil, d’évasion, de bleu turquoise, de rythmes chaloupés aux volutes de cigare Montecristo n°1 et aux vapeurs de Daïquiri, de ronronnements des Buick et des Chevrolet des 50’s Plaza de la Revoluciòn, de la chaleur du tropique du cancer, de blues, de mambo, de rumba, avec moult influences du moment allant de Tito Puente à J.J Cale ou de Ry Cooder à Buena Vista Social Club. A l’instar de Don Cavalli, autre musicien singulier français, Bo Weavil est un alchimiste du blues. Sans le renier, sans le trahir, il a comme leitmotiv de le faire évoluer vers de nouvelles sphères, en toute légitimité et en toute crédibilité, et A Blessing In Disguise mérite amplement de trouver son public le plus large possible. On devrait pouvoir écouter le blues de Bo Weavil, qui sort des sentiers battus, des faubourgs de Paris à Cognac, en passant par l’archipel de la mer des Caraïbes, les Bahamas, le Golfe du Mexique, jusqu’à Vancouver et Beale Street. D’ailleurs, Ben Harper ou Betty Lavette ne tarissaient pas d’éloges à son endroit. Pour conclure, je dirais que le 7ème album de Bo Weavil est certainement le plus personnel et le plus audacieux et que je le classe sans hésiter sur le podium des meilleures productions, avec Early Recordings (Lenox Records) et As A Striving Lonesome Bull (Dixiefrog). Pour se procurer l’album dans les meilleurs délais, afin de ne pas passer à côté d’un blues au son nouveau et unique en France, connectez-vous sur le lien mentionné ci-dessous. Vous prendrez alors place sur Air Caraïbes ou Blues Airlines, avec Bo Weavil et Nouschka dans le cockpit, pour un voyage tout confort vers des contrées lointaines et de mystérieuses transmutations musicales, où le feeling, la sincérité et l’authenticité se conjuguent à tous les temps. INDISPENSABLE!

Serge SCIBOZ
Paris-Move

PARIS-MOVE, March 7th 2023

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