Jazz

Quel point commun peut-il bien exister entre Miles Davis, Horace Silver, John Coltrane, Herbie Hancock, Art Blakey, Dexter Gordon, Cannonball Adderley, Jimmy Smith, Grant Green, Sonny Rollins, Thelonious Monk, Lee Morgan, Bud Powell, Lou Donaldson et Clifford Brown d’une part, et Norah Jones, Cassandra Wilson, Kendrick Lamarr, A Tribe Called Quest, Cypress Hill, Charles Pasi et De La Soul de l’autre? Réponse: Blue Note. Créé en 1939 par deux émigrés juifs allemands ayant fui le nazisme, ce label s’est en effet hissé au rang d’institution de par son éthique (liberté et respect maximals pour ses artistes) et son esthétique (qualité sonore, graphisme). Suite au départ d’Alfred Lion, puis au décès de son comparse Francis Wolff, la compagnie s’était progressivement éloignée des valeurs de son apogée, jusqu’à disparaître en 1984. Réactivée cinq ans plus tard par Bruce Lundvall et Michael Cuscuna, Blue Note est désormais présidée par rien moins que Don Was, et plus active que jamais. Proposant les témoignages précieux du monumental Rudy Van Gelder (producteur historique), ainsi que ceux, poignants, de géants tels que Wayne Shorter et Herbie Hancock (dont on peut ici apprécier le travail en studio avec la fine fleur de leur relève actuelle), ce documentaire de la cinéaste suisse Sophie Huber place l’histoire de ce vaisseau amiral du jazz moderne dans une perspective contemporaine. Les pertinentes interventions de Robert Glasper et Ambrose Akinmusire, ainsi que le parrainage bienveillant de Don Was, attestent de la persistance d’une exigence artistique qui traverse le temps. Un esprit qui, à la différence de celui de certaines grandes maisons de couture, continue à refuser de se scléroser en une simple marque déposée. Aussi vibrant que passionnant, un vidéogramme où s’immerger sans réserve, pour toucher du doigt le cœur battant du jazz.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, August 14th 2019

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“A Smart, Exhilarating Look at an Influential Label… …This documentary directed by Sophie Huber makes a point right off that Blue Note Records is still very much a thing of the present… This tidy, thoughtful film gets at jazz’s joy and pain.” – Glenn Kenny, The New York Times (Critic’s Pick)

“Jazz may be a quintessentially American art form, but it is Europeans who make some of the best jazz documentaries, with the captivating ‘Blue Note Records: Beyond The Notes’ being the latest case in point. Potently directed by Switzerland’s Sophie Huber…” – Kenneth Turan, Los Angeles Times

“Damn-near immaculate music documentary” – Leslie Felperin, The Guardian

BLUE NOTE RECORDS – Beyond The Notes: un film présenté sur le site web dédié, ICI

La page Facebook dédiée au film “BLUE NOTE RECORDS – Beyond The Notes” : ICI