BLACK PEARL

Redline Music / Cadiz
Blues-Rock
BLACK PEARL

Originaire de Detroit (la ville de Motown, de Bob Seger, du MC5 et des Stooges), c’est à Los Angeles que Marcus Malone commença à se faire un nom, y enregistrant dès 1999 son premier LP avec le légendaire Tim Bogert à la basse (Vanilla Fudge, Cactus, BBA). Un an plus tard, c’est depuis l’Angleterre (où il est désormais localisé) qu’il délivra “One More Time”, immédiatement encensé par la presse spécialisée britannique (Blueprint en sélectionna même un extrait pour son anthologie annuelle), suivi en 2002 de “Walkin’ Shoes”, puis de “Blue Radio” en 2005, et de “Hurricane” en 2007. Avec pas moins de sept albums à son catalogue, il s’est encore signalé il y a deux ans, en enregistrant “Come Together” avec le guitar-hero anglais Innes Sibun. Né en 1957 à Helsinki, Jyrki “Muddy” Manninen officia quant à lui treize ans durant au sein de Wishbone Ash (avec lesquels il enregistra pas moins de huit albums), et compte également deux LPs solo à son actif. Quant à Pete Feenstra, cet activiste anglais sévit depuis quatre bonnes décennies, que ce soit en tant que tourneur d’artistes et promoteur de concerts, mais aussi journaliste et animateur radio. On lui doit notamment, outre Marcus Malone, d’avoir permis au public européen de découvrir sur les planches des formations U.S. telles que Lightnin’ Willie & The Poor Boys. Réduits à une inactivité scénique forcée (pour cause de lockdown lié à la pandémie actuelle), Feenstra et Manninen se réunirent tout d’abord sur un modeste objectif de songwriting commun: au second échut l’écriture des musiques, et au premier celle des lyrics. Un peu à la manière old-school du tandem Keith Reid/ Gary Brooker chez Procol Harum, ou encore de celui que formait Pete Sinfield avec Robert Fripp sur les premiers King Crimson (voire de Robert Hunter chez le Dead, ou de Pete Brown pour Cream), Pete n’avait cependant aucune ambition de chanter ses propres textes. C’est ainsi qu’intervint à son tour Marcus Malone, trop heureux de se joindre au projet. Initialement envisagé pour un simple E.P, ce processus prit bien vite une tournure plus ambitieuse, pour aboutir aux onze originaux de cet album collaboratif. Sans surprise, son climat dominant est résolument ancré dans ce funky blues-rock qui faisait florès au cœur des seventies. Entre Robin Trower (“Angel Town”, “Mexican Romance”, “Moment Of Regret”, “She Knows Every Move”, “With My Baby By My Side”), Stones circa Mick Taylor (“Cheap Perfume”), Little Feat (l’excellent “Delivery Man”, slide égrillarde et chœurs façon Eagles à l’appui), Steely Dan première manière (“Price On Love”, “Handmade Pearl”), Mink DeVille (“Luxury Girl”) et Bad Co (“Natural Light”), ce disque arbore fièrement ses couleurs. Si d’aventure vous gardez au cœur that early-seventies feeling, voici probablement l’un de vos albums favoris de l’année.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 29th 2022

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Contact/ info: petefeenstrablues@gmail.com