Blues |
Oubliez d’emblée les clichés associés à blues acoustique et chanteuse. Et tant que nous y sommes, bien que les BLACK CAT BONES nous viennent d’Auvergne, ceux liés aux bougnats, au charbon et au Puy du Fou aussi. Le cocktail que propose ce trio reprend en effet les choses là où HOT TUNA les laissa au temps de son fameux “Burgers”: picking Piedmont blues et fulgurances électriques s’associent en effet ici pour le meilleur. Ainsi du furibard “Stop That Train” (où une slide déjà écumante sous l’effet du boogie se prend soudain les pieds dans la wah-wah), ou encore de l’impressionnant “Dust To Dust”, sur lequel le timbre de la pourtant frêle Lhô Thivat course un harmo possédé, en une cavalcade attisée par les travées des guitares. Le holler a capella (accompagné du seul chant des grillons) n’effraie pas nos compères, non plus que le recours à des figures aussi mythiques que Dean Moriarty (Kerouac) et Emmett Till (Dylan), voire des covers aussi emblématiques que le “Alabama Blues” de JB Lenoir et le “Rollin’ & Tumblin'” de qui vous savez. Bref, une seconde autoprod’ (un EP l’ayant précédé) des BLACK CAT BONES qui laisse augurer de prestations scéniques mémorables, ainsi que d’un avenir prometteur. Roll on, petits mojos!
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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