Biréli Lagrène – Gipsy Trio

Dreyfuss Jazz
Jazz
Guitariste virtuose, ‘phénomène de la guitare’(dixit John Mc Laughlin) qui n’hésite pas à passer d’un style à l’autre et à tenter les projets les plus osés comme les plus surprenants, Biréli Lagrène nous propose cette fois un ‘Gipsy Trio’ avec ses compères Diego Imbert à la contrebasse et Hono Winterstein à la guitare.
 
Cela vous donne un opus qui transpire le swing et dans lequel les trois instrumentistes vous font ressentir l’immense plaisir qu’ils ont eu à enregistrer les 14 plages. Que ce soit sur ‘Lullaby Of Birdland’ ou ‘New York City’,sur ‘Limehouse Blues’ ou ‘Made In France’, Biréli et ses deux compères nous font passer le frisson des grands moments, ceux où l’osmose entre les musiciens et l’auditeur est tel que vous sentez les artistes à côté de vous, ici, chez vous.
La prise de son, impeccable, y contribue, mais ce sont les trois comparses qui font des 14 titres alignés ici, un fabuleux voyage musical.
 
Artiste au talent incomparable, Biréli Lagrène n’est pas seulement l’héritier ou le fils spirituel de Django, il ‘est’ Biréli.
Virtuose à la technique impressionnante, Biréli est comme Django, un improvisateur et un créateur qui s’inspire, retouche et personnalise avec respect des titres que l’on n’imaginerait même pas pouvoir être repris dans le style ‘gipsy’, comme cette stupéfiante et magistrale adaptation de ‘Something’, titre du regretté George Harrison.
Un titre qui sonne comme un hommage au membre des Beatles qui fut trop souvent dans l’ombre du duo Lennon-Mc Cartney.
 
Sur ce nouveau disque, Biréli retrouve avec bonheur ses deux fidèles complices, le diablement efficace Diego Imbert à la contrebasse et le métronome Hono Winterstein qui scande à la guitare d’accompagnement les quatre temps et fait admirablement la ‘pompe’, cet immuable et souple balancement, griffe du swing gitan.
 
Les 14 titres proposés sur ce ‘Gipsy Trio’ sont intelligemment alignés, alternant des thèmes peu visités de Django, tel ‘Broadway Melodies’, avec des standards que l’on croyait éculés, une chanson française oubliée, une valse ardente signée Biréli Lagrène, et un hommage amical à Francis Dreyfus pour célébrer quinze années de route musicale commune.
 
A souligner, la présence discrète mais étincelante de Roberto Alagna sur le dernier titre de ce CD, ‘Be My Love’, comme si la voix avait été invitée pour clôturer un opus qui n’attendait que cela.
 
Un album lumineux, et qui s’avère être l’un des indispensables de cette année 2009. Indiscutablement.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
Biréli Lagrène