BIRELI LAGRENE – Plays Loulou Gasté

Dreyfus Jazz
Jazz manouche
BIRELI LAGRENE - Plays Loulou Gasté

Après vingt albums studio en quarante ans de carrière (auxquels s’ajoutent pas moins de cinq live et autant de collaborations, que ce soit avec Marcus Miller, Michel Petrucciani, Lenny White, Kenny Garrett, Stanley Clarke, Jean-Luc Ponty, Larry Coryell ou Sylvain Luc), Biréli Lagrène nous revient avec son Gipsy Trio (soit Hono Winterstein et Diego Imbert), pour un hommage au compositeur à succès Loulou Gasté. Manager et époux de Line Renaud 45 ans durant, ce dernier partageait en effet avec Biréli une admiration sans borne pour le Saint-Patron de la guitare jazz manouche, Django Reinhardt. C’est donc avec la bénédiction ravie de la Mademoiselle d’Armentières que Biréli et son gang revisitent ici une douzaine de titres emblématiques, de “Ma Cabane Au Canada” à “Ces P’tites Choses Là”. Cette opportunité n’offusquera que les béotiens et les étriqués. En effet, non seulement Django lui-même, à l’instar de maints jazzmen de son époque, ne répugnait pas à adapter quelques succès populaires (qu’il transfigurait de son inspiration et de son  jeu imparables), mais Louis Gasté (dit Loulou) aussi était un guitariste (et banjoïste) féru de jazz, et fervent zélateur de Django (n’avait-il pas débuté à ce poste au sein des Collégiens de Ray Ventura?). On signalera particulièrement parmi ce florilège les réussites manifestes que constituent “Un Amour d’Été” (en bossa sensible façon Baden Powell), “Trop Beau Pour être Vrai”, “Pour La Bonne Raison” ou encore “Le soir”, “Sainte-Madeleine” et “L’Ame Au Diable”, tous dignes de la période Hot Club de France du Maître, et bien entendu “Feelings” (“Pour Toi”, voire “Dis Lui” par Mike Brant), dont la paternité fit l’objet d’une homérique bataille juridique, que Gasté remporta devant la justice française et américaine, au terme d’une procédure qui dura six ans.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, August 9th 2023

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