| Indie Pop |
À la différence de ses ex-comparses (mais toujours amis) de The Coral, le temps ne semble guère avoir de prise sur leur ex-guitariste (et co-fondateur) William Edward Ryder-Jones. Arborant la même dégaine d’adulescent prolongé (la quarantaine pourtant fraîchement entamée), il a pris son temps pour nous gratifier du follow-up de son acclamé “Yawn” (2018). Entre spleen, torpeur et mélancolie (“I Hold Nothing in My Hand”), notre Liverpuldien favori oscille ici entre l’hébétude du troisième Velvet (celui au divan, sur “I Know It’s Like This (Baby)” ou “Christinha”) et Blur sous Lexomil (les three-steps “We Don’t Need Them” et “How Beautiful I Am”). Il interprète seul l’essentiel des basic tracks des treize plages de son cinquième album solo à ce jour (si l’on excepte sa relecture acoustique de “Yawn”), majoritairement composées au piano, avec le renfort luxuriant d’une section de cuivres et de cordes (“This Can’t Go On”), du batteur Phil Murphy et de la basse de James Ford, ainsi que d’une chorale sépulcrale façon “You Can’t Always Get What You Want” (“Nothing To Be Done”, “It’s Today Again”). Dès lors, ce qui aurait pu ne s’avérer qu’une humble collection de démos inspirées s’orne d’arrangements majestueux, et selon que vous préfériez “The Long & Winding Road” et “Let It Be” produits par Spector ou plutôt en version “… Naked”, cet album vous touchera en plein cœur (ou pas). Il n’est que de signaler le parallèle entre ce disque et ceux d’autres fameux Merseyside heroes (voire avec le “Berlin” de Lou Reed et le “Grand Hotel” de Procol Harum sur le terrassant “Thankfully For Anthony”) pour deviner vers quel verdict incline notre cœur. Attention, splendeur…
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, January 9th 2024
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https://www.youtube.com/watch?v=55L0fasXrw0
https://www.youtube.com/watch?v=pdgGWgdBOV4