Blues |
Nous sommes le 4 octobre 2010 et cela fait exactement 40 ans, jour pour jour, que Janis Lyn Joplin nous a quitté, à 27 ans, nous laissant sur la platine quelques LP devenus cultes, dont le double ‘Chip Thrills’ (avec la pochette dessinée par Robert Crumb), sorti en 1968, et le fameux premier 33 Tours, désormais collector, ‘Big Brother and the Holding Company’, sorti en 1967 sur le label Mainstream Records, et que beaucoup confondent avec la réédition de celui-ci, en 68, chez Columbia Legacy (*).
C’est un bien jeune bout de femme qui nous a abandonnés sur le coin de la route, en ce foutu mois d’octobre 1970 et que Bervely Jo Scott nous fait revivre en faisant vibrer non seulement ses cordes vocales mais aussi son âme. Car la particularité de celle qui fut transfigurée en écoutant pour la première fois Janis Joplin alors qu’elle n’avait que onze ans, est que non seulement la voix, mais aussi et surtout son âme, sont en phase avec celle qui commença également, jeune ado, à chanter Odetta et Big Mama Thornton après avoir rejoint le chœur de l’église où se rendait chaque semaine toute la famille Joplin. Même si aucune précision ne viendra contredire le propos, laissons le destin nous laisser à penser que la jeune Janis commença à chanter à onze ans. L’âge auquel Beverly croisa la route de Janis.
Quarante ans après la disparition de l’une des personnalités qui marqua le festival et l’époque Woodstock, inutile de vous dire que l’opus que nous propose Dixiefrog est un intense et immense moment d’émotion. Cette même émotion qui traversa Beverly lorsqu’elle entendit Janis chanter ‘Me & Bobby McGee’, à onze ans. « Il y avait donc une fille qui possédait une voix voilée et râpeuse comme la mienne…et qui passait à la radio!». Pour Beverly ce fut le déclic, décisif. Un déclic dont cet enregistrement ‘live’ n’est ni l’aboutissement ni une étape décisive, mais le cadeau le plus beau qu’une fan peut offrir à un modèle, à une muse, à une sœur…hélas partie trop tôt.
Sur cet album au digipack aussi superbe qu’incendiaire, vous découvrirez un message de Beverly, la set list de cet opus mais aussi des photos des musiciens dans un style graphique des 60’s et 70’s. Ces musiciens, justement, qui font honneur à des titres comme ‘Misery’n’, ‘Women is losers’ et bien entendu le cultissime ‘ Mercedes Benz’, sont Jo Mahieu aux guitares, Thierry Rombaux à la basse, Slim Batteux aux claviers et aux chœurs, Yves Baibay à la batterie et Gaelle Mievis aux chœurs, épaulés sur ‘I need a man to love’ par Paul Personne et sur ‘The man I love’ par la chanteuse Maurane.
Petit clin d’œil au passage à Bob Dylan avec ‘Just like a woman’, chanté en duo avec Slim Batteux, sans oublier les mythiques ‘Piece of my heart’ et ‘Me & Bobby MgGee’ dans lesquels Beverly insuffle une intensité émotionnelle et une rage féminine qui auraient fait plaisir à Janis.
‘Planet Janis’: un album-hommage à la vitalité explosive qui vous fera replonger illico presto dans tous les enregistrements de ‘la’ Janis. Un album événement qui saura s’effacer de lui-même lorsque tournera sur votre platine ‘Piece of my heart’, chanson qui figure sur le fameux ‘Cheap Thrills’, album vendu à plus d’un million d’exemplaires un mois à peine après sa sortie. Un album sorti quelques mois après le fameux concert donné le 7 avril 68, à New York, en compagnie de Jimi Hendrix et Richie Havens, entre autres, le dernier jour de la tournée qui avait mené Janis Joplin sur la côte Est des States.
‘Planet Janis’: un album-hommage qui fait vibrer l’âme de Janis.
(*) Sans oublier l’une des pièces à posséder absolument, le fameux enregistrement réalisé en 1964 par Janis Joplin et le futur guitariste du Jefferson Airplane, Jorma Kaukonen. Un enregistrement de standards du blues sur lesquels le duo est accompagné par Margareta Kaukonen à la machine à écrire comme instrument de percussion. Cet enregistrement propose sept titres et fut édité en bootleg, de manière confidentielle, sous le titre ‘The Typewriter Tape’. A posséder absolument…!!!