Blues

Celle qui s’affirma pour la première fois en 1958 avec ‘Like Later Baby’ nous est revenue fin 2007 avec un nouvel opus explosif, comme si chaque année passée lui avait permis d’accumuler une énergie débordante pour mieux la laisser dévaler en vagues incessantes sur chacun des 16 titres de ce superbe album.

Démarrage en trombe dès la première chanson, ‘Is It Hot In Here’ dans laquelle sa voix puissante vous rappellera quelque part le timbre de Tina Turner, une chanson qui avait au départ été écrite pour Shemekia Copeland par John Hahn, manager de Shemekia, et Jon et Sally Tiven, deux immenses musiciens qui signent ou co-signent 15 des 16 titres proposés ici, dont un swingant ‘Still Amazed’, un voluptueux ‘You Do My Soul Good’ (le tout premier morceau composé par Jon pour Betty) et un magistral ‘A Fool Can Always Break Your Heart’ dont les paroles à vous mettre la chair de poule sont signées Keith Reid, celui-là même qui signa les paroles des plus gros hits de Procol Harum (hé oui, ‘A Whiter Shade Of Pale’, ‘Homburg’, etc., c’était lui… !) et le fameux, l’énorme ‘River Of No Return’, interprété par le génie aveugle de la six cordes, Jeff Healey.

Et pour ceux dont la mémoire flancherait encore un peu, histoire de vous remettre les morceaux du puzzle en place, rappelez-vous Buddy Guy et son ‘Midnight Train’, co-signé par Roger Reale et….Jon Tiven, justement. Un duo qui signe ici avec Sally Tiven le swingant ‘Still Amazed’, l’un des gros titres de cet opus avec ‘Who’s Takin’ Care Of Me Baby’ dans lequel Betty fait descendre sa voix de braise dans les octaves les plus graves avant de la faire jaillir et rugir à nouveau. Vous vous dites qu’après tout cela vous en avez tellement pris plein la tronche que le reste du CD ne pourra pas tenir l’allure et que le soufflé va retomber…

Mais c’est mal connaître le duo des Tiven qui co-signe pour cette seconde moitié de CD des morceaux à vous faire exploser les diodes et court-circuiter les neurones : ‘Time To Fly’ ou ‘Need’, composé avec Don Covay, et deux chansons qui valent à elles seules l’achat de ce CD, ‘Tell It To The Preacher Man’ et ‘A Bible And A Beer, que Betty avait tout d’abord refusé d’enregistrer, pour ne pas froisser sa mère, qui est ‘preacher’, deux chansons à la puissance explosive, dignes de squatter les premières places de tous les hit-parades.

Le CD s’achève à peine que vous relancez la machine pour vous en remettre une couche, en vous disant que oui, ‘bring me a Bible and a beer’.

Frankie Bluesy Pfeiffer
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