BETTA BLUES SOCIETY – Different Stories

Il Popolo Del Blues / Audioglobe
Blues
BETTA BLUES SOCIETY

Formé en 2009 sous la forme d’un duo par la chanteuse Elisabetta Maulo et le guitariste Lorenzo Marianelli, ce blues band milanais s’augmenta rapidement du contrebassiste Fabrizio Balest et du batteur Pietro Borso. Avec déjà trois albums au compteur (“Betta Blues Society” en 2011, “Roots” en 2015 et “Let Them Out” en 2016), la formation s’est même payé le culot d’aller représenter l’Italie lors de l’édition 2018 du Memphis Blues Challenge, pour y aboutir en finale! Dès le “Who Am I” introductif (et son name-dropping du Dirty Hands de l’ami Egidio Ingala), ses principaux atouts sautent aux tympans: sur un riff emprunté à Howlin’ Wolf, le timbre soulful au possible de la Betta en question et les six cordes saturées de Marianelli agrippent l’auditeur. Tout rappelle ici des formations anglo-saxonnes d’il y a un bon demi-siècle, telles le Stone The Crows de Maggie Bell et le Vinegar Joe d’Elkie Brooks. La rythmique souple mais déterminée qu’impriment Balest et Borso y débouche sur une coda zeppelinienne à souhait, avant que Lorenzo n’enfile un bottleneck rouillé pour dispenser un “Without You” remonté à bloc. Feulant tour à tour comme un Robert Plant efféminé et une Janis Joplin avec du poil aux pattes, Elisabetta y déballe littéralement ses tripes, et quand le pattern caractéristique des soul ballads façon “Pain In My Heart” emboîte ces “Let Me Sleep” et “Since You’ve Been Gone” lyriques, on rend les armes. Sur un riff de slide aussi infectieux que le tétanos, “Too Much Hate” achève d’emporter l’adhésion, d’autant que les sbires officiant respectivement aux quatre et six cordes y assurent des chœurs sybillins. Plus soul encore, “I’ll Make You Cry” et son orgue Hammond évoquent ces ballades dont le Free de Paul Rodgers semblait jadis celer le secret. “Baby Bye Bye” renvoie à ces country-boogies électrifiés dont Canned Heat abreuvait les masses vautrées dans la boue et la poussière, au temps des grands festivals hippies. Le temps de frémir à l’idée de ce que Status Quo aurait pu en tirer, on bondit à bord du “This Train” dont Sister Rosetta Tharpe tira un hit en 1947, ici transposé en rockabilly. Entre Etta James et sa fan déclarée Janis, “Seriously” prend des accents de “Tell Mama”, avant que “How Far Away Is The Sun?” ne ferme le ban en délicatesse et subtilité. Le tiers de cette rondelle à peine entamé, on s’en trouvait déjà pleinement convaincu: l’Italie ne se résume définitivement pas à Zucchero, Toto Cutugno et Laura Pausini, et Betta Blues Society ne devrait pas tarder à s’en révéler l’une des valeurs les plus sûres à l’export.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 16th 2021

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