BERNARD ALLISON – Highs & Lows

Ruf Records
Blues, Funk
Bernard Allison

En plus de trente ans de carrière, le score du vingtième album se profile pour Bernard Allison, dont la moitié de la discographie s’inscrit déjà sur le label de Thomas Ruf. À nouveau produit par Jim Gaines (Steve Miller Band, Stevie Ray Vaughan, Huey Lewis, Santana, et bien entendu aussi Luther Allison), celui-ci propose, outre le guitariste rythmique Dylan Salfer et le bassiste George Moye (tous deux membres de son touring band), le session drummer de renom Steve Potts (Neil Young, Booker T and The MGs, Kenny Wayne Shepherd, Cat Power, David Crosby, Maria Muldaur, Eddie Floyd, Terence Trent D’Arby, Buddy Guy, Joe Walsh, Tony Joe White, Lucky Peterson, Johnny Lang, Robben Ford, Lonnie Brooks, Rufus Thomas, Irma Thomas, Ike Turner, Mavis Staples, Shemekia Copeland…), ainsi que quelques guests, au rang desquels on distingue le guitariste canadien Colin James, et le parrain de notre Musée National du Blues, Bobby Rush. S’il se fit d’abord remarquer dans un registre blues-rock particulièrement expansif (son paternel l’avait averti de ne pas se cantonner au strict Chicago Blues), Bernard Allison (qui n’avait qu’à peine la trentaine quand Luther nous quitta, voici presque un quart de siècle) se rapproche à présent de plus en plus d’un funk blues voisin de celui de son ami Boney Fields. Ainsi de la plage titulaire et des très soul “I Gave It All” et “Strain On My Heart” (avec son solo de saxo signé José James, et le Hammond B3 de Toby Lee Marshall), ou encore du salace “Hustler” (avec le renfort de l’harmonica juteux et du chant matois de Bobby Rush), ainsi que des irrésistibles “Now You Got It” et “My Kinda Girl” (dans une veine évoquant parfois la période DJM du regretté Johnny Guitar Watson). Le blues se fraye néanmoins toujours un honorable chemin, que ce soit lors du shuffle “My Way Or The Highway” (auquel l’ami Colin James preste sa voix, tout en y croisant les soli avec Bernard) ou de l’étonnamment traditionnel “Side Step” (où la slide de Bernard évoque avec déférence les licks du grand McKinley Morganfield, alias Muddy Waters), voire du conclusif “Last Night”, qui mixe habilement ces deux dominantes. Si à chaque nouvel album, l’artiste plastronne en prétendant que c’est là son meilleur, il n’en demeure pas moins qu’en l’occurrence, c’est peut-être bien le cas. Largement affranchi de ses excès passés, Bernard Allison apparaît ici pour ce qu’il assume désormais: un grand guitariste (au feeling aussi authentique que personnel), et l’héritier légitime d’une fière lignée. On n’en a donc décidément pas fini avec le blues, la soul, le funk et autres musiques métèques… Nous ne l’avions jamais réellement craint, mais ça rassure tout de même!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, February 27th 2022

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Pétrifié dés les premiers riffs! Bernard Allison s’en est allé au Bessie Blue Studios, Tennessee, fin octobre 2021. Tennessee où officie le fidèle Jim Gaines (Steve Miller, Santana, Stevie Ray Vaughan, Albert Collins, Huey Lewis). Encore ébahi d’avoir été capable de composer de la musique après la pandémie et le confinement, il nous revient avec une énergie décuplée! Un peu comme une renaissance, en fin de compte. Ce même Jim Gaines avec lequel il enregistra déjà 4 albums.
Baignant dans la musique et particulièrement dans le blues depuis sa venue au monde, il y a 56 ans, le fils prodige de Luther Allison sent la musique couler dans ses veines. Une semaine apeès avoir passé les épreuves du Bac, il partait en tournée avec le groupe de Koko Taylor, le Koko Taylor’s Blues Machine, et il restera la plupart des années 80 derrière la chanteuse-vedette du label Alligator. Il deviendra directeur musical et compositeur pour le groupe de son père avant de démarrer une carrière solo et de produire une série d’albums salués par le public. Il rend d’ailleurs hommage à son père sur ce nouvel album en reprenant deux de ses classiques. Et il convie également deux bluesmen fameux sur celui-ci: le chanteur compositeur guitariste natif de louisiane Bobby Rush au chant et à l’harmonica, et le chanteur guitariste canadien Colin James au chant et aux guitares rythmique et solo. Ses musiciens sont tous excellents: George Moye, guitare basse, Dylan Salfer, guitare rythmique, Steve Potts, batterie (qui a joué également sur les albums de son père), Jose Ned James, saxophone, Toby Lee Marshall, claviers (Hammond B3 ou Wurlitzer). Si vous désirez dynamiter une soirée, mettez ce disque à fond. Ce sera une très belle soirée!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, February 28th 2022