Jazz

Après avoir sorti un premier album sur le label de “Monsieur” Archie Shepp, Mutation Majeure/ Archieball/ Harmonia Mundi, c’est sur le jeune label MiRR que Benjamin Sanz sort son deuxième opus. D’ailleurs le premier sorti par ce nouveau label!
Avant toute chose, laissez-moi vous préciser ce qu’il en est. Car nous sommes ici face à un Collectif de musiques créatives. C’est-à-dire qu’autour de projets de musiques créatives et pluridisciplinaires (jazz, musiques à improviser et contemporaines, arts numériques et chorégraphie), quatre directeurs artistiques se sont rassemblés pour travailler à des créations qui mettent en lumière les rapports entre improvisation et écriture au sein d’esthétiques et disciplines distinctes. Ces 4 excellents musiciens sont Benjamin Sanz, batteur, Hermon Mehari, trompettiste, Ricardo Izquierdo, saxophoniste, et Sébastien Buchholz, saxophoniste. Les objectifs de ces derniers sont d’organiser, développer, promouvoir ces ensembles à l’échelle nationale et internationale et d’accomplir un travail de sensibilisation et de transmission aux pratiques artistiques. Ils se considèrent donc comme une force de proposition artistique! On retrouve d’ailleurs deux de ces directeurs sur l’album: Ricardo Izquierdo, natif de Cuba, et Hermon Mehari, originaire de Kansas City. Ils jouent en compagnie de Rob Clearfield (de la scène de Chicago) au piano, et Luca Fattorini à la contrebasse, qui lui, vient de Rome. Après avoir travaillé du côté des musiques improvisées, africaines et contemporaines, Benjamin Sanz propose avec son quintet Directions une “échappée” qui est avant tout l’occasion pour lui de rendre hommage à la musique noire américaine et au jazz. Ce disque est d’ailleurs dédié à la mémoire du batteur et compositeur James “Sunny” Murray, Farewell, décédé il y a trois ans, en 2017, et dont Benjamin était un fervent disciple. Benjamin Sanz a donc composé 8 titres et il interprète également une composition de Hermon Mehari, qui opère la réalisation artistique avec lui, Golden Eyes, Azur Skies. Sur le titre KC, lequel célèbre la ville du Missouri qu’il affectionne particulièrement, quelques musiciens viennent se joindre au quintet: Tim Braun, Damien Varaillon, Enzo Carniel et Julia Haile, à la très belle voix! On n’a pas fini d’entendre parler d’eux!

Dominique Boulay
PARIS-MOVE & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, 10th September 2020