Pop

Qui ne se souvient de Chris de Burgh? Dans le même registre pop mélodique un brin nunuche pour mamies rescapées des bals folk des seventies, Ben Kunder livre déjà son troisième album, après un “Better Days” qui nous avait déjà laissé une impression mitigée. Qui veut entendre ces confessions gnan-gnans, empreintes de contrition et de bons sentiments à la con? Sur “Year”, ce pauvre Ben nous informe ainsi qu’il continue d’essayer de changer pour devenir (encore) meilleur, et conclut ce disque en assénant qu’il nous faut grandir… Des ballades aussi rupeuses que ces insupportables “Breakers”, “Seul” et “Lunenburg” (plombées de surcroît par des arrangements de synthés évoquant le pire de la FM des années 80) exercent également un puissant effet soporifique. C’est d’autant plus regrettable que, comme pour son prédécesseur, cet album recèle tout de même quelques (modestes) pépites: le dépouillé “Colours” (et ses chœurs aériens sur guitare acoustique), ou encore les plaisants “Tornado” et “Spring” (dans la veine de Murray Head ou Ron Sexsmith), comme si Ben s’était gardé le moins pire pour la fin. Pour le reste, voici hélas le genre de daube auto-complaisante dont peuvent à la rigueur s’accommoder quelques pontifiants séniles tels que Pete Townshend en solo. La bande son idéale pour vider un poulet, avant de le mettre au four et d’aller faire la sieste. En pareil cas, pensez tout de même à programmer le réveil ou la minuterie, sinon vous risquez de manger trop cuit.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 7th 2020

:::::::::::::::

BEN KUNDER – Searching For The Stranger : un album qui vous sera bientôt proposé sur le Bandcamp de Ben, ICI

Page Facebook ICI