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Bec De Cha: un nom à coucher dehors mais voilà le genre de surprise qui mérite non seulement d’être citée mais qui devrait être clamée haut et fort sur toutes les places de marché, les antennes de radios, les vraies, puis placardée sur les murs des villes et les tours de la Défense, dans le métro parisien, sur le fronton des grands magasins, partout où elle peut se montrer en étant fière de sa couleur musicale. Une couleur superbe, fruit d’un métissage étonnant entre jazz et folklore. Une couleur pastel indéfinissable et qui apportera une luminosité exceptionnelle partout où vous ferez écouter cet album.
Un album sans titre mais auquel nous apporterons pour notre part le titre de ‘Vers un folklore imaginaire’, phrase reprise au dos du livret glissé dans le digipack. Un titre qui nous permet de mieux vous faire ressentir ce que le trio a voulu offrir au travers des treize plages de cette galette au goût délicieusement sucré.
Le premier titre de cet album porte d’ailleurs le nom du groupe, ‘Bec De Cha’. Un nom à coucher dehors, vous ai-je dit, comme si le groupe se moquait du marketing et du music-business comme de sa première partition. Mais un nom qui claque, et qui, dès ce premier titre, vous revient ensuite en mémoire, comme un refrain qui ne vous quitte plus.
Première particularité du trio: il n’y a pas vraiment de leader, même si l’accordéon d’Arnaud Methivier est plus aisément présent que la contrebasse de Jean-Hugues Billman, dit ‘Bilou’ ainsi que la guitare et les percussions de Pascal Ducourtioux. Chaque instrument est présent à sa manière, forte ou plus retenue, c’est selon, et cela vous donne une suite d’instrumentaux absolument somptueux, dont certains touchent du doigt le divin, comme ce ‘Et vogue le navire’ ou ce ‘Les filles de La Rochelle’.
Sûr que les titres n’ont pas le côté marketing de ceux de vedettes du R’n’B, mais ils ont cette chaleur propre à la musique populaire qui fait que l’on peut se les approprier comme on l’imagine, avec ce navire qui vogue sur une mer démontée ou ces filles de La Rochelle que l’on voit se balader près du port, le vent dans les jupes.
Certains titres, comme ‘La danse de Géo’, ou ‘Danse à mac’ (appréciez le jeu de mots et cela vous donne un autre aperçu de ce que ce Bec de Cha vous réserve de plaisant) vous font comprendre de suite ce qui vous attend, tandis que d’autres, comme ‘Ma différence’, vous embarquent dans un voyage intérieur dont vous ressortirez avec sourire, malice, car avec Bec De Cha, point de place au négatif. Ici, tout est enjoué, positif, incroyablement festif, même lorsque les instruments se font silencieux, on les entend respirer, vous glisser quelques notes de tendresse dans le cou.
On est avec Bec De Cha dans un univers qui est fait de jazz et de musique populaire, teinté de blues et de folk dans ce qu’il a de plus folk-lorique, mais sans ce jazz, sans ce folk et sans ce blues. Comme si toutes ces musiques, en se frottant les unes aux autres, avaient retrouvé leur essence pure, leur vérité vraie pour donner naissance à une autre musique, une nouvelle musique, unique, sereine et belle à la fois. Une musique à laquelle vous succomberez, qui vous fera dresser les poils et qui vous fera voir la vie d’une autre manière.
Un disque qui respire la joie de vivre, qui vous donne une furieuse envie de balayer tous vos soucis et autres petits tracas. Un indispensable, réellement indispensable.
Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy
www.myspace.com/frankiebluesy
Bec De Cha