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La fleur du mal Poison Ivy occupe une place particulière dans la galerie de portraits de super-vilains “Arkham” puisque sa première publication dans Batman n°181 (janvier 1966) est non seulement postérieure à l’âge d’or des comics, mais aussi aux premiers épisodes psychédélicieux de la série TV avec Adam West et Burt Ward. Sous les traits du vétéran Sheldon Moldoff, l’ensorcelante criminelle use de roueries pour mettre fin à la carrière de trois consœurs qui se sont approprié ses exploits, et ainsi piquer au vif Bruce Wayne et Batman… Qui ne font qu’un. S’il y a consensus des scénaristes sur le pouvoir de la belle plante – la production de phéromones qui plient les mâles de toutes les espèces à sa volonté, tels des roseaux au vent – les contours de sa personnalité restent flous. Jusqu’à la série animée de 1992: en 2001 (dessin: Ronnie El Carmen), son amitié toxique avec Harley Quinn l’envoie à l’ombre d’une cellule capitonnée d’Arkham, puis en 2008 (dessin: Guillem March), Poison Ivy incarne la nouvelle Eve en charge de créer un paradis sur cette jungle de béton qu’est devenu notre monde. Pour finalement, dans les dernières des 344 pages de ce recueil, être très opportunément essentialisée à une éco-terroriste misandre, à l’intersectionnalité des luttes de l’ultragauche.

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, June 23rd 2021

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