Folk, Pop

De combien de masques aura donc encore besoin Duncan Roberts, avant que l’évidence ne saute aux tympans du plus grand nombre? Car Barton Hartshorn n’est jamais que le second faux-nez derrière lequel se cache le leader du groupe franco-anglais Dictafone (un E.P. et deux albums magistraux au compteur, à ne pas confondre avec leurs quasi-homonymes teutons, Dictaphone). De père britton et de mère française, ce surdoué aux faux-airs de dilettante alterne depuis une quinzaine d’années (et sur trois continents) carrière solo underground, projets collectifs et jobs alimentaires (cuistot, batteur de tournées pour artistes australiens…). La plage d’ouverture, “Everything Is Better Than Before”, vous cueille à l’estomac: ne s’agirait-il pas du meilleur effort de Ray Davies pour recréer la magie de “Village Green”? “From Wishing”, “One-Time Donny”, “Do It Yourself” et “Wreckinghouse” semblent quant à elles repêchées des séances de “Can’t Buy A Thrill”, premier album de Steely Dan (quand Donald Fagen déléguait encore une partie des lead vocals à un certain David Palmer). Même climat ensoleillé, mêmes chœurs à la Eagles, même swing dans les claviers, même fluidité des guitares… La comparaison avec le Dan de la grande époque se prolonge jusque dans les lyrics, où l’apocryphe côtoie souvent l’acerbe (“Budapest Hotel” pourrait ainsi figurer sans pâlir sur “The Royal Scam”). Des arrangements superbes sans jamais s’avérer pesants, une écriture mélodique ciselée au cordeau, le tout servi par des musiciens et un vocaliste de premier ordre! Duncan, pose ces baguettes et lâche ces fourneaux, on n’a pas connu pareille épiphanie depuis Jude Christodal (au fait, que devient-il, celui-là…?). Avis à la concurrence: la barre se place tellement haut cette année, qu’à moins de reformer Big Star, passez votre chemin…
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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L’artiste anglais au CV long comme un cou de girafe a choisi d’apparaître aujourd’hui sous le nom de Barton Hartshorn qui n’est ni plus ni moins que le nom de son village natal. Il s’agit en réalité de Duncan Roberts, musicien et auteur compositeur qui a été, entre autres, batteur de Angus Stone en Australie ou celui de Dictaphone en France. C’est d’ailleurs aux antipodes qu’il a eu la révélation qu’il fallait qu’il parte sur les routes, tel un troubadour, faire apprécier ses nouvelles compositions, ses titres tout neufs. Il s’est entouré de quelques musiciens: Jérémy Morice à la guitare, Karim Benaziza à la batterie et Vincent Guibert à la basse pour nous offrir le fruit de son travail et de leur coopération. Le titre de l’album, déjà, apparait comme une confession intime, une reconnaissance de ce que vit l’artiste au plus profond de lui-même: sa propre renaissance. Il s’ennuyait terriblement, semble-t-il, et c’est pour cela qu’il renait sans détour, en étant sincèrement et vraiment lui-même. Et quoi de plus pertinent pour cette déclaration qu’une musique comme le Folk, qui véhicule intrinsèquement des qualités comme sincérité, pureté, intimité… Son registre est un Pop-Folk intimiste qui lui colle parfaitement à la peau. C’est aussi l’occasion d’effectuer un come back dans les années ’70, années où un certain nombre de formations choisissait cette musique pour exprimer leurs idées. Un autre parallèle peut être effectué avec cette époque: l’importance que les musiciens attachaient à la voix et à la manière de chanter. Et en la matière, il est évident que Duncan a de quoi s’imposer, lui qui est doté d’une superbe voix. “I Died Of Boredom And Came Back As Me”, c’est un superbe album de 10 titres qui nous transporte vers un passé (ou un ailleurs) où l’on souhaiterait demeurer plus longtemps encore.
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

Pour acheter cet excellent album de Barton: ICI
BARTON – “I Died Of Boredom And Came Back As Me” sur Spotify: ICI
Barton Hartshorn – Something This Bright Should Explode (official video on YouTube): ICI
Page Facebook officielle de Barton: ICI
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Et comme le dit Barton lui-même: “Salut, je suis un “Englishman in Paris”; mon dernier album “I Died Of Boredom & Came Back As Me” a été écrit et enregistré entre l’Australie, l’Europe et les USA. De la folk-pop Americana, je pense que vous allez aimer…”