BAD WOLVES – Nation

Eleven Seven Music / Sony Music
Metal
BAD WOLVES - Nation

Bad Wolves, pur produit US, peut être assimilé à un club des ex qui a déjà beaucoup vendu en cumulé: Tommy Vext (ex-Divine Heresy) au chant, Doc Coyle (ex-God Forbid) et Chris Cain (ex-Bury Your Dead) aux guitares lead et rythmique, Kyle Konkiel (ex-In This Moment) à la basse et John Boecklin (ex-DevilDriver) à la batterie. Cinq démissionnaires dont on connait la position: celle du premier album, Disobey (2018), 20ème au Top 200 du Billboard. Cela fait maintenant deux ans que ce supergroupe managé par Zoltan Bathory (Five Finger Death Punch) se donne hardcore et âme au metal alternatif, genre dont on a lentement mais sûrement désappris à s’émerveiller, la démarche extrême… ment commerciale consistant à aseptiser les refrains pour panser les blessures infligées par autant de couplets tranchants (“Back In The Days”, “The Consumerist”). Tommy, le chanteur au grand méchant look, est du genre à taper dans le pot de protéine à la petite cuillère devant la téloche avant d’aller soulever de la fonte. Mais si, le temps d’une ballade (“Better Off This Way”), l’éléphant dans le magasin de porcelaine avait le physique de l’emploi? Il l’a déjà joué soft en 2018 sur “Zombie”, reprise actualisée des Cranberries et tribute post-mortem à leur chanteuse Dolores O’Riardan qui s’était proposée pour un featuring. C’est tout le talent du quintet que d’avoir su jusqu’où ne pas aller trop loin. On préfère en effet quand Bad Wolves voit rouge. Introduit par un riff carnassier et des chœurs de cheerleaders, “Foe Or Friend” taille dans le gras, y compris pendant son bridge heavissime. Même punition pour “The Consumerist” et ses coups de whammy sur 7 cordes. On ne parle pas pour autant de choc esthétique violent. On voit d’ici les haters vouer Nation (le 25 octobre, chez Eleven Seven Music) aux gémonies: le chant à la Nickelback a déjà été entendu 100 fois, le rendu serait insipide sans le gros son… Les lovers prendront le soin de répondre sur les réseaux sociaux. Pour l’heure, laissons courir nos yeux sur la pochette et rêvons à ce beau métier qu’est celui de tatoueur.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVEROCK & FOLK

PARIS-MOVE, November 22nd 2019