Blues |
Le titre du second album de ce quartet français résume parfaitement sa couleur: un son à la fois roots et “voodoo”, sur des beats chaloupés à souhait. Depuis la cover du “I Wish You Would” de Billy Boy Arnold jusqu’à celle du “Mellow Down Easy” que Willie Dixon offrit à Little Walter, c’est à une espèce de garage-blues tropical que nous convie Automatic City. Tandis que leur cover du “Crawfish” qu’Elvis interprétait dans le film “King Creole” en 58 ancre fermement le décor dans le bayou louisianais, des intermèdes comme “Moonshine Twang” et la plage titulaire achèvent d’instaurer la moîteur d’un climat propice aux déhanchements les plus lascifs. L’original “Evil Eye On Me” rappelle les premiers efforts de nos Bo Weavil, tandis que leurs covers du fameux “Havana Moon” du regretté Chuck Berry et du “Going Down South” de RL Burnside exhalent une langueur hypnotique propice à la transe païenne. Bref, une démarche similaire pour le blues à celle que les Cramps imprimèrent au rock des origines, ou encore le Jim Murple Memorial au ska et au calypso: la célébration aussi salutaire que résolument moderne des racines métèques de ces musiques. Un véritable répulsif à intégristes, et une invitation à la bacchanale pour tous les autres !
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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