AURELLE KEY – Vagabonde

Labophonic / Inouïe Distribution
Chanson, Rhythm 'n' Blues
AURELLE KEY - Vagabonde

Après deux premiers EPs remarqués, la chanteuse Aurelle Key (native de Saverne, dans le Bas-Rhin) propose à présent son tout premier long-player. Baignée dans le blues et la soul dès son plus jeune âge, elle s’est d’abord initiée à la guitare, aux claviers et à la basse, commençant par écumer les scènes de l’Est français, avant de nouer une fructueuse complicité artistique avec le guitariste Alex Bianchi, qui l’épaule à nouveau pour ce cap qu’elle souhaite décisif. On retrouve cette fois à leur côté une vieille connaissance, en la personne de Camille Bazbaz, qui officie ici aux claviers, mélodica, glockenspiel et chœurs, tandis que Franck Marco dirige son petit monde aux baguettes, et qu’une paire de cuivres et deux contrebassistes (dont le désormais renommé Johnny Montreuil) opèrent sur quelques titres. Répartie à l’équité entre l’anglais et le français, cette dizaine d’originaux s’ouvre avec l’émancipateur “Chaîne De Vie” où l’on reconnaît d’emblée la touche groovy de Bazbaz, sur un vintage rhythm n’ blues beat rappelant l’époque bénie où Brian Auger, Graham Bond et Georgie Fame inspiraient chez nous Nino Ferrer et Michel Jonasz avec son King Set. Sous son gospel feel, “Love Is What I Need” renvoie pour sa part aux premières faces d’Aretha Franklin et de son émule Julie Driscoll au sein du Steampacket (qu’évoque également plus loin “You’d Better Come On”, en dépit de son furtif french name-dropping). Bianchi s’y fend d’un solo fiévreux sur ses six cordes, tandis que Bazbaz fait vrombir son Hammond à pleine cabine Leslie. Le languide “Longues Journées” et le jerk “Par Habitude” poussent plus avant cette touche rétro, en ravivant la french touch sixties de Stella (future Vander) et autres Jacqueline Taïeb, avant que “Far From The Island (Little Girl)” ne recrée avec brio la pop psychédélique du Jefferson Airplane et de Polnareff. Après un détour par la bossa de Joao Gilberto et Gilberto Gil (“L’Île Aux Fleurs”), un country beat sous-tend “La Belle Histoire” (d’une facture entre de Palmas et JJ Goldman, qu’évoque également le shuffle blues “I Really Do Care”). Avec le mélodica lascif de Bazbaz, “La Dernière Dans Tes Bras” propose en conclusion un clin d’œil au fameux “Sur Le Bout De La Langue” de ce dernier. Co-produit par Aurelle avec Bianchi et Bazbaz, ce premier opus bénéficie en outre du mixage expert de Jean Lamoot (Bashung, Mano Negra, Laurent Benitah, Sarah Lenka, Chico Cesar), et témoigne d’un talent (ainsi que d’un parti-pris) parmi les plus singuliers de la nouvelle scène hexagonale actuelle.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, December 26th 2024

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