Atlanta Rhythm Section – Georgia Rhythm

Blues

Bon, j’entends d’ici les uns qui vont râler parce que ce n’est pas du blues pur et dur, d’autres parce qu’il n’y a ni harmonica ni cuivres, d’autres parce qu’on va encore causer grosses guitares, sans oublier tous ceux qui vont faire la grimace parce que SPV nous propose une compil’. Et alors ? Y’a pas de mal à se faire une bonne compil’ de temps en temps, surtout si elle vous permet de vous offrir sur une seule et même galette quelques bons titres d’un groupe qui vous a pondu plus de 15 albums en plus de 30 ans de bons et loyaux services. Pour vous dire les choses de manière claire et nette et afin d’éviter aux rabats joie de se faire du mal à lire toute la chronique, je vous mets à l’aise de suite : c’est du vrai et pur rock sudiste dopé au gros blues qui tache. 

Les présentations faites, passons aux choses sérieuses et laissez moi vous dire (surtout aux plus jeunes) quelques mots sur ce band originaire de Doraville, dans l’Atlanta : formé en 1970 à l’initiative de Buddy Buie, producteur-manager (et auteur-compositeur de pas mal de titres), le groupe est composé de pointures du rock sudiste dont Robert Nix à la batterie (co-signataire de nombreux morceaux), Barry Bailey à la guitare, Paul Goddart à la basse et Dean Daughtry aux claviers. Sur le premier album de ARS le chant était assuré par Rodeny Justo avant que celui-ci ne laisse sa place à Ronnie Hammond. Les 12 titres de cette compil’ sont façonnés au soleil brûlant du sud et vous collent une belle claque dans le dos : les guitares sont acérées, avec des envolées à la ZZ Top ou façon Eagles. 

Ecoutez cette intro et cette rythmique dans Do It Or Die – l’un des hits du groupe au même titre que les incontournables So Into You et I’m Not Gonna Let It Bother Me Tonight. C’est lourd, précis, terriblement électrique, bourré raz la gueule d’une énergie redoutable. Homesick et ses riffs rageurs en est également la preuve par six cordes interposées : un des incontournables de ARS, repris par Travis Tritt en hommage à ce groupe qui aurait mérité une reconnaissance à la Eagles. Imaginary Lover pourrait passer pour un hommage à ces aigles là mais en fait il s’agit d’un pur bâton de dynamite avec cette frappe lourde et puissante de Robert Nix qui vous propulse dix pas en arrière. Imaginary Lover est de la trempe des gros hits du rock sudiste et pourrait sans pâlir faire partie d’un Best of des trente dernières années de ce southern rock : les soli sont gras et le son monumental.
 
Vous en prenez plein la tronche et vous en redemandez…. ? Alors envoyez-vous la suite dans le casque : le survitaminé Spooky, puis Doraville et son rythme endiablé, avant un splendide So Into You de référence qu’ont repris bon nombre de groupes, dont les Shudder To Think. Avec Free Spirit vous détenez aussi quelque chose de vraiment très puissant, chauffé à blanc, démoniaque… Je vois déjà revenir vers moi ceux qui vont me gonfler avec leurs jérémiades et leur analyse du catalogue du groupe, arguant que tel opus était un poil meilleur, que celui-ci n’est qu’une copie (pâle copie, dira le visage pâle prêt à être scalpé sur l’autel du rock le plus explosif) d’un autre CD,…et j’en passe. Alors je dis simplement à tous ceux qui veulent découvrir un super groupe de rock sudiste : n’hésitez pas et précipitez vous sur ce Georgia Rhythm, vous serez comblés car vous aurez dans les mains et entre les oreilles de la lave en fusion, une musique qui va à l’essentiel, un morceau d’anthologie.

 

Frankie Bluesy Pfeiffer
BLUES MAGAZINE©
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