Death metal

Comme les peintres fauchés ou les poètes maudits, Atheist (Sarasota, FL), père fondateur du techno thrash au même titre que Coroner (Suisse) et Mekong Delta (Allemagne), a abandonné en 1994 l’idée d’être reconnu à sa juste valeur de son vivant. Laissant en jachère trois albums studio que peu ont su apprivoiser : Piece Of Time (1989), Unquestionable Presence (1991) et Elements (1993), jusqu’à ce que le label Relapse les réédite avec succès en 2005. Le chanteur Kelly Schaefer flaire alors l’évolution des goûts du public et réactive Atheist pour une tournée des festivals 2006-2007 qui séduit Michael Berberian, patron de Season Of Mist. Tony Choy (Cynic, Pestilence), bassiste de session trop accaparé par Area 305, est de facto écarté du nouveau processus créatif: Jupiter gravitera donc autour de la batterie de Steve Flynn. Or, ce dernier, après 12 ans à bayer aux corneilles, a dû retrouver de la vitesse d’exécution. Le premier titre cosigné Schaefer/ Flynn, “Second To Sun”, dissipe toutes nos craintes. Conscient qu’une frange du public peut vivre la complexité, le chaos et la virtuosité de “Live And Live Again” comme une triple peine, Kelly Schaefer opte pour un chant de sorcière au phrasé plus simple. Son expérience au sein de Neurotica (produit par Brian Johnson, d’AC/DC) et, le temps d’une audition, de Velvet Revolver (avec Slash, de Guns N’ Roses) lui aurait-elle mis du plomb dans la cervelle? Si l’on passe sur la correction-express du titre initial de l’album, Jesus Fucking Christ, pour embrasser l’ère de la pensée unique, Jupiter n’a pas trahi son héritage. Ses 35 minutes “all killer, no filler” sont celles de l’amour de la musique bien faite… et mieux produite.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK

PARIS-MOVE, December 17th 2020

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ATHEIST – Jupiter [Full Album]:
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