Variété

Pour peu que l’on se réfère à son identité numérique, Ashley Monroe présente au départ toutes les caractéristiques de la bimbo nashvillienne type. Née le 10 septembre 1986 à Knoxville, Tennessee, elle commence par remporter à onze ans le concours de chant de Pigeon Forge, en interprétant “I Want To Be A Cowboy’s Sweetheart” de Patsy Montana (on se croirait chez les frères Coen). Son père décède deux ans plus tard, et elle emménage avec sa mère à Nashville, où elle parvient à enregistrer un premier album en 2006 (dont le second extrait atteint la 37ème place du classement Hot Country Songs, avant de couler définitivement hors de portée des radars). Elle fonde ensuite avec deux amies les Pistol Annies, au sein desquelles elle parvient à capter l’attention du music-biz gravitant autour du Grand Ole Opry. Reprenant sa liberté en 2013, elle épouse un joueur de baseball, publie encore trois albums solo chez Warner, et creuse son sillon sur les radios du vieux Dixieland, à coups de rengaines tire-larmes comme en affectionnent les ménagères du cru. Boostée par le bonheur matrimonial et sa récente maternité, elle n’en résout pas moins de faire entorse à ce filon, en proposant pour la première fois dix chansons d’inspiration positive, et s’affranchissant plus avant de la doxa country. Las, au lieu d’emprunter courageusement la voie de pétroleuses telles que Lucinda Williams, Michelle Shocked ou KD Lang, leurs thèmes et arrangements la rapprochent plus que jamais d’une affligeante variétoche bas de gamme (drum-machines, auto-tune et synthés invasifs à la clé), au point que l’on éprouve souvent le sentiment d’entendre ici du sous-Madonna de Prisunic (“Drive”, single aussi inepte qu’inconsistant). Seule touche réconfortante à cette bérézina: imaginer la tronche que doivent tirer ses premiers mentors nous met en joie! Georges Lang ne cautionnera vraisemblablement pas un tel brouet pour midinettes rêveuses…

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 29th 2021

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Note du rédacteur-en-chef: Cet album de Ashley Monroe bénéficie d’une note d’une étoile (1*), pour la simple et unique raison que la note “zéro” n’a pas été programmée, nos webmasters n’ayant jamais imaginé avoir à mettre en ligne la chronique d’un album pouvant être noté “zéro”.