Belle et agréable surprise que ce premier album de Antoine Holler, ex-compère de Charles Pasi lorsque celui-ci fut lauréat du Tremplin du Festival Blues sur Seine, il y a quelques années déjà, un Tremplin où Antoine fut en novembre 2008, et sous son nom cette fois, lauréat de deux prix: le prix ‘électro-acoustique Blues Sur Seine’ et le prix ‘FestiBlues International de Montréal/OFQJ’.

 

Inutile de dire donc que le premier album du chanteur-guitariste était (très) attendu, surtout que la personnalité du garçon ne pouvait que réserver des surprises. Et des surprises, il nous en offre de bonnes, de très bonnes, même, sur ce ‘Love in Stereo’. Les compos, tout d’abord, car la totalité des dix titres proposés ici (+ l’interlude) est signée Antoine Holler, hé oui. C’est dire la ‘patte’ du bonhomme…

 

Question ‘couleur musicale’, c’est un opus teinté dans le bleu le plus pur, avec un mélange électro et acoustique du plus bel effet. Côté musiciens, l’épine dorsale est assurée par Jimi Sofo à la basse, Yoann Schmidt à la batterie et Fred Dupont aux claviers, renforcée sur plusieurs titres par l’excellent K-Led Bâ’ Sam à la slide sur ‘Introducing the Moon’, le subtil et talentueux Damien Cornelis aux claviers sur ‘Love in Stereo’, le ‘bass-master’ Clive Govinden et…. l’incontournable Charles Pasi à l’harmonica sur deux titres: ‘Money won’t bring you Pride’ et ‘Easy way, easy go’.

 

Côté jeu de guitare, Antoine fait étalage de tout son talent sans en rajouter, restant dans la subtilité et la finesse, sans jamais chercher à vous aligner de solo trop longuet pour vous montrer qu’il maîtrise le manche de sa six cordes comme les supers gratteux. Dans certains titres, c’est vrai, j’aurai aimé un peu plus de rage, de patate, mais là où je l’attendais au tournant, le Antoine me la propose soft et cool, peut être par souci de tout maîtriser et de ne pas passer pour un nouveau guitar heroe. Mais bordel qu’un ou deux soli plus perforants auraient été la cerise, ou les deux cerises, sur le gâteau…!

 

Ceci dit, de nombreux titres sont nickel-chrome et flirtent avec les blues signés des plus grands, comme ce ‘Love in Stereo’ ou ce ‘Looking for the highway’, sans oublier le superbe ‘Introducing the Moon’ où le duo Antoine Holler / K-Led Bâ’ Sam fait merveille. Sans doute ‘le’ morceau de référence de cet album qui prouve que la France possède en Antoine Holler une future grosse, très grosse pointure du blues hexagonal, européen, et, soyons-en fiers, planétaire (hé oui, rien que par le Net !).

 

Et puisque le couvre-chef vous va si bien, juste un mot en passant, ‘Monsieur’: Chapeau!

 

Frankie Bluesy Pfeiffer