Blues |
C’est un peu comme le retour du fils prodige. On vit paisiblement sans l’avoir à l’esprit et quand un nouvel opus débarque, on se demande comment on a pu vivre si longtemps sans avoir de ses nouvelles. Les albums, tout comme l’artiste, gagnent en maturité et en profondeur d’un album à l’autre. Les 13 titres sont tous composés par Ansley Lister, à l’exception d’une reprise d’un grand maître contemporain du Blues, Tommy Castro. Et nous pouvons aisément imaginer ce que donnerait une réunion sur scène des deux zicos. Le lascar est-il amateur du chiffre 13 ? Car c’est ici le 13ème album du bonhomme, et il aligne 13 titres sur cette galette. Il y en eut 2 chez Tasty Records, 7 chez Ruf Records, 2 chez Manhaton Records et voici le 2ème chez Straight Talkin’. Ansley Lister est entouré de Steve Amadeo à la basse, Boneto Dryden à la batterie, Bennett Holland aux claviers, Chris Aldridge au sax, Bryan Corbett à la trompette, Dale Gibson au trombone, avec un “guest”, Andrew Price aux claviers sur Stay et Other Part Of Me. Sur ce Eyes Wide Open on trouve tout naturellement du Blues, mais pas seulement. Comme l’avoue le musicien lui-même, il avait envie de revisiter un petit peu toutes les influences qu’il avait pu avoir jusque-là. Normal, sans aucun doute, quand on atteint ses quarante ans. Peut-être est-ce le moment fatidique d’un petit retour en arrière… Il nous offre donc de nombreuses plages bleues sur un tempo lent, un petit R &B, un morceau teinté de Soul et un titre cool sur un fond sonore qui évoque fortement la Sicile, Il Grande Mafioso. L’occasion ici pour l’artiste de se faire totalement plaisir et de réjouir ses nombreux fans. En plus de ses fidèles compagnons de Blues Live, il s’est adjoint une section cuivre avec un sax, un trombone et une trompette. L’occasion de découvrir de nouvelles facettes d’un artiste de plus en plus polyvalent et inspiré.
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)