Americana, Folk |
Après huit albums collectifs (avec son légitime, Rod), la guitariste, chanteuse et songwriter Annie Capps se fend d’un premier album solo. Lequel se caractérise par la participation de pas moins de 40 autres artistes musiciennes, pour ce qui s’avère sans doute l’une des œuvres à la plus haute densité féminine jamais enregistrées! Et c’est bien cet adjectif qui prédomine ici, plutôt que de celui (si souvent déprécié) de féministe, tant il est ici davantage de question de la parole des femmes que de guerre des sexes. Ceci posé, le propos trouve en sa mise en musique une parfaite illustration. Entre harmonium, violoncelle, djembe, melodica, violon, piano, viole, Wurlitzer, chœurs et percussions feutrées, les arrangements sont ici dosés au micron près. Entre Kate Bush (“My Eden”, “Dirty Little Secret”), Norah Jones (“Two Different Things”, “My Father’s House”, “Only Sometimes” et la plage titulaire), voire la regrettée Sandy Denny et Alela Diane (“The Silent”, “Crowded”, “Riverbound”), voici un disque qui nous reconnecte toutes et tous avec notre part féminine (sans distinction de genre ni d’orientation), et c’est suffisamment rare pour être signalé. Chers compères, cela ne fera certes pas de la plupart d’entre nous des invertis (je ne suis pas optimiste à ce point), mais ça pourrait déjà améliorer grandement notre quotidien. Hé, les gars, les meufs ne sont pas nos ennemies, mais au contraire nos meilleures alliées pour la vie. On s’en doutait déjà un peu, mais en voici, s’il le fallait encore, une probante confirmation. Ne ratez pas l’un des grands disques de l’année: ici, la testostérone est amplement compensée, mais sans mièvrerie ni acrimonie aucunes.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, January 29th 2023
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