Americana |
Après avoir quitté le job de technicienne qu’elle exerçait à San Francisco, Anna Elizabeth Laube (prononcer “law-bee”) a embrassé la carrière d’autrice-compositrice-interprète à laquelle elle se consacre depuis. Elle a ainsi enregistré quatre albums depuis 2006, les distribuant quasiment “au cul du camion” au cours de ses incessantes pérégrinations à travers les U.S.A.. Championne de l’autoproduction, elle se présente la plupart du temps seule en scène, mais pousse le bouchon jusqu’à enregistrer le plus souvent possible au moyen de son propre studio mobile, au gré de ses rencontres musicales. Il va sans dire que ce farouche souci d’indépendance se traduit également sur le plan du business: elle produit elle-même ses disques, qu’elle ne publie que sur son propre label, et demeure bien entendu son propre manager. Après s’être dernièrement posée à Seattle et à Lisbonne, le récent confinement l’a temporairement ramenée dans le Wisconsin où réside sa famille. Elle en a profité pour concocter cette rétrospective de ses précédents albums, dont elle a sélectionné dix plages significatives, auxquelles elle ajoute trois inédits: son adaptation en simple piano-voix (avec l’accompagnement subtil du cor anglais de John Turman, du Seattle Symphony Orchestra), le tex-mex “Jarim da Estrela” (capté à Lisbonne, bandonéon à l’appui) et le lancinant “I’m Gone”, aux chœurs lascifs et au solo de guitare éruptif. Parmi les chansons les moins récentes, “Sweet Boy From Minnesota” (allusion à Dylan?) et “Already There” ravivent un country-folk de bon aloi, tandis que des ballades délicates sur tapis de picking et pedal-steel telles que “All My Runnin'”, ou encore d’un simple piano comme “Please Let It Rain in California Tonight” (voire le bref, mais jazzy, “Sunny Days”) évoquent le registre de Norah Jones. La demoiselle ne répugne pas non plus au blues, et elle se rapproche alors de la slide et du timbre de Bonnie Raitt sur “If You Build It”, “Beautiful Boy” et le chaloupé “Oh My! (Oh Me Oh Me Oh My)”, de même que sur le funky “Hippie Boyfriend”. Cette auto-compilation se referme sur la plage titulaire de son dernier album en date, l’effectivement boisé “Tree” (2016). L’occasion de signaler une artiste attachante.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, December 11th 2020
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