Blues-Rock

Née en 1966, la chanteuse québecquoise Angel Forrest aligne déjà plus d’un quart de siècle de carrière en son Canada natal. Dotée d’un timbre au grain aussi voilé et soulful que ceux de Kim Carnes et Suzi Quatro, elle y a enregistré une dizaine d’albums, et s’y est vue décerner davantage de prix encore. Entre Adult Oriented Rock de bon ton (“Bea”) et Americana (“Grace”), ce onzième album démontre à l’envi les raisons de sa popularité au pays du sirop d’érable. Du bluesy-folk (“Indian Moon” et son acoustic slide subtile) au country-rock (“The Blame Game”, “Marigold”) jusqu’au boogie blues le plus déterminé (“Menie The Monster”, “Get It On”, “Ain’t No Doubt”, “Looking Glass”, “Mother Lover”, “Bane Lorraine”), elle traite ici l’inépuisable thême des relations humaines avec l’approche d’une femme émancipée. De facture seventies assumée, les onze titres originaux ici proposés témoignent, outre le talent manifeste d’une puissante vocaliste on top of her game, d’un réel travail de groupe (la brûlante lead guitar de Ricky Paquette et les claviers de Bernard Quessy y trouvant en la rythmique que constituent Alec McHercheman, Denis et Sly Coulombe le ferme soutien qu’ils nécessitent). Gorgé de compositions aussi accrocheuses que convaincantes, voici donc l’album idéal pour découvrir une artiste au tempérament aussi débridé que généreux.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 24th 2020