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Natif de San Jose, Californie, Andy SANTANA n’a cependant de lien de parenté avec aucun Carlos. À la tête de ses propres Soul Drivers et West Coast Playboys, il demeure l’un des artistes majeurs de la Bay Area de Frisco, dont l’épicentre se situe pour lui à Santa Cruz. Andy SANTANA y suscite l’admiration de nombre de ses pairs, parmi lesquels Rusty Zinn, Anson Funderburgh, Anthony Paule et les Nightcats de Rick Estrin. C’est chez le lead guitarist de ces derniers, Kid Andersen (aux studios Greaseland, où Tommy Castro et Rockin’ Johnny en firent récemment autant) qu’Andy enregistra cet album, son quatrième en un quart de siècle. Il y confirme son amour immodéré pour le rhythm n’ blues néo-orléanais des fifties, que ce soit sur ses propres compos (“You Smell Like Cookies”, “What’s Wrong ?”) que dans le choix de ses reprises (“You May Not Know”, “Playgirl” et “Go On Fool” de Dave Bartholomew, ou encore la plage titulaire signée Bobby Parker). Aussi roué sur les six cordes qu’à l’harmonica, Andy s’avère en outre un excellent chanteur, au timbre aussi limpide que chaleureux. Si les Nightcats actuels (outre Andersen, le claviériste Lorenzo Farrell et le batteur June Core) fourbissent la colonne vertébrale de ces sessions, Rick Estrin lui-même y contribue en co-signant avec Andy l’acerbe twist “No Double Talk”. Ce SANTANA là s’avère un guitariste stylé, profondément ancré dans la tradition des ball-rooms qu’animaient jadis Larry Williams, Earl Hooker et Johnny Guitar Watson. Aussi prompt à susciter la danse qu’à n’user que des notes essentielles, sachant ainsi faire rimer lyrisme et efficacité (le renversant “Take Me Back”). Sur l’instrumental funky “Greaseland”, Andy SANTANA dialogue à tour de rôle avec Andersen, Anthony Paule, Bob Welsh et Mighty Mike Schermer, dans une veine évoquant les antiques sessions de Jimi Hendrix avec Curtis Knight & The Squires. Un album positif à l’image de son auteur: idéal pour donner le coup de kick nécessaire en début de journée, comme pour inciter à lâcher prise en fin de semaine!
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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