Blues |
L’album est à l’image du garçon à la grande silhouette, dans le style nonchalant et spontané qui fait ce qu’il veut, comme il veut et quand il veut. Le chanteur-harmoniciste n’est pas de ces bêtes de studio qui cherchent à aligner les prouesses, mais plutôt à jouer en se faisant plaisir, et en en offrant aux autres. Du coup, pas étonnant que le lascar se soit entouré de pointures : Jack Cole aux guitares, Allyn Robinson à la batterie, David Hyde à la basse, de même que Mike Hood au piano, Bart Ramsey à l’accordéon et Washboard Chaz au…washboard, Andy J. Forest assurant l’harmonica, la slide guitar, le frattoir et le chant, bien sûr. Une slide guitar qui est une Montarbo MB Special de 1955 qui fut fabriquée en Italie, à Bologne. En fait, cet album s’écoute et se vit comme une ‘live’ performance. Les musiciens jouent comme sur scène, avec ce son chaud et plein que l’on a souvent du mal à retrouver dans les enregistrements studio. Comme sur scène, le magnétisme et le charisme d’Andy J. Forest font la différence et les douze titres se succèdent à allure soutenue, sans même vous laisser le temps de respirer. Dommage que huit des morceaux proposés sur cette galette avoisinent ou dépassent à peine les trois minutes, car l’album est indiscutablement de belle tenue, sans aucune surcharge ou lourdeur musicale ou instrumentale. Mais un solo de guitare par ci, un solo d’harmo par là, n’auraient pas nui à l’ensemble, au contraire.
Chaque compo du bonhomme s’écoute et se vit comme une petite histoire simple, pas compliquée du tout, ou alors ce sont des délires très personnels en partant de questionnements tels ‘Who Are You Tryn’a Fool?’ ou ‘Pretend We’re Not Pretending’, sans oublier ce qui pourrait être la signature de cet opus, ‘The Blues Blues’. Un bien bel album de blues, que tous les amateurs d’harmonicistes devront dénicher absolument.