Amplifier – Echo Street

KScope / Wagram
Rock

S’il est une carrière qui a bien failli être tuée dans l’oeuf à cause du délitement de l’industrie du disque, c’est bien celle d’Amplifier. Jugez plutôt: Music For Nations sort le premier album éponyme des mancuniens en 2004 avant d’être phagocyté par Sony/BMG. SPV sort ‘Insider’ en 2006 et dépose le bilan en 2009. Le quartet n’a d’autre choix que d’autoproduire ‘The Octopus’ en 2011. Nouvellement signés chez KScope, label pointu dans le marketing du Rock atmosphérique (Anathema, The Pineapple Thief, Porcupine Tree…), Sel Balamir et ses amis peuvent désormais aborder l’avenir sereinement. Et il est souvent question de sérénité au cours de cette heure de Space-Rock non-violent aux guitares claires. De l’introductif ‘Matmos’ – aussi psychédélique que les lampes à lave paronymes – aux douze minutes du Zeppelinien ‘Extra Vehicular’, Amplifier alterne les phases d’hyperactivité bruyante (boucles hypnotiques, improvisations décousues) et les accès de paresse (respirations acoustiques, arpèges en crescendo). L’exercice de déconstruction, quoiqu’habile, n’est pas exempt de longueurs. Plus encore que son double prédécesseur, ‘Echo Street’ est un recueil de musique d’ambiance au sens noble du terme. Mais comprenons-nous bien: ce n’est pas non plus le meilleur des compliments.

Jean-Christophe Baugé
Metal Obs’ / Blues Magazine / Paris-Move

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