American Dog – Mean

Bad Reputation
Rock
Ca y est, le trio rock ricain a lâché la bête à nouveau. Libéré de son chenil, le molosse American Dog n’a pas fait dans la dentelle et aligne 11 superbes titres rongés jusqu’à l’os. Dès le premier riff de gratte du premier morceau, on retrouve le goût du sang et l’odeur du chenil-studio dans lequel le trio a façonné sa rage d’y avoir été enfermé.
 
Avec ‘Just One More’, ça cartonne d’entrée et ça écarte tout ce qui gêne autour de vos enceintes. La guitare ne grogne pas, elle aboie, vous saute aux oreilles et vous mord le tympan tandis que la rythmique vous fait plier les genoux. Face à pareil molosse je connais peu de fiers à bras qui se la joueront maousse-costaud. Le son est énorme, et même en réduisant le volume ça prend des proportions assassines. Faites le pari avec votre voisin du dessus, l’ado boutonneux qui vous les gonfle avec ses albums MP3 de techno. Pariez votre meilleur JD (un excellent whisky dont on ne peut citer la mark) contre son lecteur-baladeur à la con et demandez-lui combien de zikos envoient la purée sur cet opus. Vous verrez que le gringalet va s’planter car ça dégage tellement sur ‘Cat Has Got You By The Tongue’ ou ‘Mean’ que le rigolo va vous dire qu’ils sont six ou huit.
Magnanime, vous lui rendez son baladeur et montez le son sur ‘Drivin’ Down The Sidewalk’, un morceau au beat mortel et qui devrait figurer dans tous les petits guides de l’A-B-C-D du rock, tout comme celle de ‘Mine All Mine’.
 
Plus acoustique, l’intro de ‘Gonna Stop Drinkin’ Tomorrow’ vous ferait presque penser que le combo revient de sa cure JD en ayant oublié en route ses instruments. L’œil vif, le clébard veille et vous n’avez même pas le temps de vous reverser une rasade de JD que la rythmique vous prend au niveau du plexus. C’est du American Dog tout craché, et tant que la porte du chenil restera ouverte, vous en prendrez de toutes les couleurs. Radioactives, tout comme les vibrations qui vous parcourent la colonne.
 
Et quand, finalement, le molosse vous montre les crocs et que vous n’en pouvez plus de courir, il ne vous reste plus qu’à tenter de le museler en lui gueulant dessus ‘Motherfucker’. Le genre de mot doux auquel les American Dog sont sans doute habitués car avec ce titre vous avez pris dans la tronche un ‘ace’, la balle de set et la balle de match à la fois. Les joueurs de tennis comprendront. Et à ceux que le jargon du tennis ne branche pas, je dis ‘Motherfucker’ et je lâche le chien, en prime. Et c’est reparti pour un tour, avec ‘Just One More’.
Dès le premier riff de gratte du premier morceau on retrouve le goût du sang et l’odeur du chenil-studio dans lequel le trio a façonné sa rage d’y avoir été enfermé. Je sais, je vous l’ai déjà dit, mais c’est tellement bon, ce ‘Mean’-là, que cette fois je vous balance la pochette de l’album à la tronche si vous me cherchez. Et après, je dirai ‘Va chercher’ à mon molosse. Alors quitte à vous les gonfler encore et encore, je vous le redis : dès le premier riff de gratte du premier morceau on retrouve le goût du sang et l’odeur du chenil-studio dans lequel le trio a façonné sa rage d’y avoir été enfermé.
Dommage qu’on l’ait relâché trop tôt, ce American Dog, et qu’il ne soit pas resté enfermé le temps de faire un double album. Saleté de clébard, va !
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy

 

Les garçons de Columbus, Ohio, reviennent sur le devant de la scène avec leur nouvel album et vous en prenez plein les mirettes aussitôt que vous montez les potards. Dés que le trio vous met sous tension de ses amplis poussés à bloc, vous savez que vous ne vous appartenez plus. C’est le Hard Rock qui vous tient, et vous demeurerez sous son joug tant que le silence post mortem ne régnera pas dans votre foyer réduit en cendres. Maître killer comme d’autres sont maître-chien, Michael Hannon, chant et basse, n’en est pas à son coup d’essai. C’est en effet lui qui a, auparavant, sévi chez les Salty Dog de Los Angeles et les Dangerous Toy d’Austin. Avant que Steve Theado à la guitare et Keith Pickens aux fûts ne viennent rejoindre ce chef de meute pour former un trio aux rythmes incandescents.
Attention danger, car leur nouvel opus est la plus dangereuse des torpilles. Normal, vous n’avez pas affaire ici à un Loulou de Poméranie mais à du mordant, car le molosse au bout de la chaîne est plutôt du style Pit Bull. Ceci dit, nul ne se plaindra de sa dangerosité tant les aboiements qu’il vous donne à écouter sont excellents. Les riffs et les soli de gratte vous arrachent des spasmes proches de l’orgasme et le jeu du drummer n’est pas des plus inoffensifs non plus. Gare à vos doigts.
Quant au chanteur-bassiste, en parfait chef de meute, il assume parfaitement sa double fonction. Et même si j’affectionne plus particulièrement Gonna Stop Drinkin’ Tomorrow et Sunshine/Moonshine, faut que je vous dise que sur cette galette là y’a pas d’os à ronger car il n’y a rien à jeter…aux chiens.
Un album que vous rangerez dans le chenil, près de la gamelle du clébard, pour que jamais on ne vous la pique.
 
Dominique Boulay

Blues Magazine & Paris-Move

American Dog