AMBERLY CHALBERG – Hi-Line

Autoproduction
Americana
AMBERLY CHALBERG - Hi-Line

La country music contemporaine paraît si aseptisée que l’on peine désormais à y discerner le moindre talent réellement prééminent. Comme pour le blues, l’irrépressible disparition de figures tutélaires (ne serait-ce que celle de Merle Haggard) ne trouve que difficilement sa relève, hors de mavericks tels que Mary Gauthier, Cary Morin, Garrick Rawlings ou l’emblématique Lucinda Williams, et le genre semble plus que jamais menacé d’essoufflement. C’est dire ce que l’irruption d’une artiste aussi fraîche et spontanée qu’Amberly Chalberg porte en soi d’espérance. Ce premier album (après un E.P. prometteur voici bientôt six ans déjà) témoigne en effet de l’inspiration sincère d’une dedicated country lady. En dépit de leur touche électrique assumée, la profession de foi “Lil Bit Country”, “The Whiskey Song” et “Family’s Just A Word” cochent la plupart des bonnes cases (notamment celles du Neil Young d’il y a un demi-siècle), et des ballades au cœur lourd telles que “Drunk”, “I Apologize”, “One Last Time” et “Supermoon” touchent l’auditeur au plus intime, comme surent le faire en leur temps celles que nous balançait la grande Emmylou Harris. Amberly Chalberg, cette nouvelle venue, ne fait à aucun moment semblant: la lap-steel et la pedal-steel soulignent ici l’authenticité de douze originaux vous visant droit au cœur (“Tell Me We’re Gonna Make It” vous met ainsi à genoux, et “Everything I Wanted” contresigne votre reddition). Depuis son ranch mordoré dans les limbes, Gram Parsons lui-même adoube sans doute cette donzelle au regard de ses “Crazy Bout You” et “Wishing Well”. Qui serions nous pour oser mettre Sa Parole en doute?

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, February 17th 2020