Americana

Avant tout, ne pas se fier à l’apparente fragilité de sa silhouette: la dénommée Amber CROSS possède en effet un sacré tempérament. Outre le regard perçant qu’elle vous lance en coin au verso de ce digipack, c’est d’abord son timbre vocal qui vous en convaincra. Née dans le Maine, la donzelle a pas mal bourlingué après avoir abandonné ses chères études à l’université du Nouveau-Mexique voici une quinzaine d’années. À votre avis, combien d’autoproductions peuvent-elles se targuer d’aligner pour producteur le mogul canadien Ray Bonneville, et pour guests des lascars aussi déterminants que Gurf Morlix et Tim O’Brien…? Miss Amber a réuni ce petit monde aux portes d’Austin pour coucher ainsi dix nouvelles perles de son cru. Entre folk pour l’inspiration (chaque chanson recélant son lot de portraits, et ses descriptions de trajectoires brisées ou chaotiques, cf. “Trinity Gold Mine”) et country grand teint pour l’habillage (“Tracey Joe”), cet album s’inscrit dans la lignée des grands songwriters du genre. Qu’il s’agisse des country-waltzes “Eagle & Blue” et “Storms Of Scarcity”, des upbeat “Leaving Again” et “Pack of Lies”, ou encore des poignants “Echoes” et “Lone Freighter’s Wail” (avec leur steel-guitar hantée), Amber CROSS témoigne sans pathos excessif de son propre vécu d’errances et de ruptures (“One Last Look”). Cette nouvelle Calamity Jane ne manque ni de charme ni de classe, et ce disque s’avère un joyau dont on n’est sans doute pas prêt d’épuiser les ressources. Si vous pensiez encore que la country n’est qu’une musique de ploucs, voici de quoi vous déciller enfin les tympans: la plage titulaire est carrément du niveau d’un Kris Kristofferson.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

::::::::::::::::::

Amber CROSS – “Savage On The Downhill”: un album présenté sur le site web de Amber CROSS, ICI

Page Facebook de Amber CROSS: ICI

Chaîne YouTube de Amber CROSS, ICI