Americana, Blues-Rock |
Moins célèbre en nos contrées que sa petite sœur Samantha, Amanda Fish n’en est pas moins à son troisième album chez Vizztone en une décennie. À la fois singer-songwriter et multi-instrumentiste (basse, guitare, piano, mandoline, ukulele), elle ne dissimule pas ses convictions humanistes, non plus que sa foi chrétienne (sa mère dirigeait une chorale d’église à Kansas City). Captées et mixées à Saint-Louis par Paul Niehaus IV, ces dix compositions originales présentent ce dernier à la basse sur la moitié d’entre elles, ainsi qu’à la lead guitar sur le convaincant et rocking “Mockingbird” introductif (où s’illustre également la slide de Terry Midkiff). Amanda y témoigne d’emblée d’un timbre vocal puissant et expressif (soutenu par les chœurs d’une certaine Mama Moo), dont on peut continuer apprécier l’impact sur le southern-rock rampant “Sell The Record” (sorte d’équivalent du “Working For MCA” de Skynyrd), où s’illustre également la lead guitar brillante d’un certain Billy Evanochoko. Épaulée par la même Mama Moo (ainsi que de la basse de Niehaus et des drums de Glen James), Amanda assure les guitares du presque pop “The Hard Way”, et achève de nous y impressionner par ses indéniables capacités vocales. Proche de l’antique Free de “Tons Of Sobs”, l’ombrageux “Unbreakable” bénéficie des guitar licks de Jeremiah Johnson (complice de sa petite sœur chez Ruf, et résident de Saint-Louis), tandis qu’Amanda y offre une nouvelle prestation à décorner les buffles, confirmée sur le mid-tempo “The Great Reset” (la grande mise à jour), socialement et spirituellement engagé. Avec la slide de Dylan Farrell, le Bakersfield country “Broke Ass Blues” n’est guère éloigné de l’esprit du “Faraway Eyes” des Stones (l’ironie parodique en moins). Le boss de Vizztone, l’harmoniciste Richard Rosenblatt, effectue un bienvenu cameo sur le heavy-blues holler “Work”. Les six cordes de Farrell et le sax de Dom Knott illuminent l’évanescent “The World We Leave Behind”, où Amanda livre un époustouflant crescendo, avant d’interpréter seule au piano le bouleversant “Mother” (dont on ne trouve d’équivalent contemporain que chez Kaz Hawkins). C’est au stompin’ blues-rock titulaire qu’échoit la conclusion de cet album habité. Dans la famille Fish, vous pouvez donc désormais demander aussi la grande sœur, qui se révèle une artiste sincère et inspirée, doublée d’une grande chanteuse s’il en est.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, July 26th 2024
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https://www.youtube.com/watch?v=9LlRc1HDZd0