World Rock |
Avouons-le tout de suite, nous sommes immédiatement tombés sous le charme d’Alpha Petulay, et à cela pour plusieurs raisons. De par son histoire personnelle, tout d’abord, car elle se trouve idéalement placée au carrefour de circonstances plutôt très favorables. Ses parents sont musiciens, ce qui a tout de suite constitué une clé pour que le monde de la musique s’ouvre spontanément à elle, tout naturellement. Alpha Petulay est née au Congo et ses parents sont rapidement partis s’installer au Brésil. Un voyage qui permet de comprendre qu’entre les sonorités africaines de son Congo natal et du continent Africain, la chaleur humaine du Brésil et toutes les musiques qu’elle y a écoutées ensuite, quelque chose de très personnel soit né. Une potion magique qu’elle a intitulée Byangu Rock, et qui signifie le “rock à moi”. Un rock bien à elle qui est la fusion de toutes ses influences musicales avec ses propres inspirations. Pour un résultat qui étonne, et détonne, tant la maturité musicale de Alpha Petulay semble avoir ses racines dans un passé de musicienne ayant déjà aligné un grand nombre d’albums et de tournées. Son rock à elle, elle le chante en anglais, en swahili, en portugais, mais aussi en français, ce qui fait de cet album un ovni rock-world music impossible à cataloguer, et c’est tant mieux. D’ailleurs, à l’écoute de cet opus, personne ne sera surpris d’y entendre des claviers et des guitares, mais aussi des sons venant d’autres univers, superbement glissés ici et là. Alpha Petulay possède par ailleurs une voix ensorcelante qui se fond à merveille dans les musiques qu’elle compose. Elle avait sorti l’album “Delight Tribal” en 2001, puis s’est occupée de prendre la direction musicale d’une pièce de théâtre, Karma, écrite par Betito Kvres, avant ensuite de sortir un second opus, “Uhuru” et de passer un contrat avec la ville de Récife pour animer par ses chants et sa voix les carnavals et autres fêtes dans lesquelles la musique joue un rôle si prépondérant. Inutile de préciser que pour être ainsi reconnue par une ville brésilienne aussi connue que Récife, la cinquième agglomération brésilienne, il faut en avoir sous le capot…! Les 11 compositions de cet album vous feront découvrir une artiste dont vous tomberez fatalement amoureux, et j’en suis déjà jaloux. Mais un tel talent se doit d’être partagé, et je ne peux qu’espérer que cette formidable artiste vienne en France cette année.
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, April 23rd 2019