ALICIA F! – premier 45 Tours!

Rock
Alicia F!

Qui ne connait pas Alicia Fiorucci alias Alicia F!, qui gravite au sein du microcosme rock’n’roll depuis plusieurs années et qui, indubitablement, est en train de graver son nom dans le marbre des héroïnes rock’n rolleuses, voire de se faire une place au soleil, avec de multiples prestations scéniques à couper le souffle et à en rester coi, et avec un premier 45 tours concocté de main de maître avec un certain Tony Marlow, petite sphère qui laisse présager un futur album de punk-rock de haute lignée. Par contre, pour la place au soleil, climat tropical, palaces, piscine, bikini minimaliste, tequila sunrise, cocktail Blue Hawaiian au curaçao, bodyguards sur le qui-vive en Ray Ban et oreillettes et Cadillac Eldorado rose façon Elvis, il faudra quand même attendre un peu, car nous sommes en France, et malheureusement, le manque de culture musicale inhérent à notre beau pays et le désintérêt des grands médias pour le rock sont deux désolantes constatations toujours bien palpables. Mais tout vient à point à qui sait attendre et Alicia F! semble avoir adopté cette philosophie de pensée et la rock’n’roll attitude comme art de vivre au quotidien. Donc pour l’instant, ce sera Harley-Davidson sous le soleil de Montreuil, certainement l’une des villes périurbaines les plus rock’n’roll, comme Le Havre à une époque, ce qui n’est déjà pas si mal… Et quand on partage son quotidien avec une pointure et un guide spirituel comme Tony Marlow, qui perpétue depuis des lustres une certaine idée et une certaine orthodoxie du rock’n’roll, la voie est déjà toute tracée. Il suffit alors d’ouvrir son âme, de laisser parler son cœur et de mettre en exergue talent, passion, authenticité et sincérité, vertus qui collent déjà à la peau tatouée d’Alicia F! Electrisée dès l’âge de 12 ans par le groupe Aerosmith et le charisme et les tenues extravagantes de Steven Tyler, qui ferait presque passer Mick Jagger pour un notable de la Chambre des Lords du Royaume-Uni, ou pour un sopraniste au sein des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, la vie de cette pré-adolescente prénommée Alicia, à quelques encablures de Metz, sera définitivement chamboulée et basculera dans le rock le plus pur et le plus intransigeant. Elle deviendra alors animatrice de radio “Damnation Rock”, égérie du label Skydog International de l’incontournable Marc Zermati (dans le désordre et sans chronologie: Flamin’ Groovies, Iggy Pop, Johnny Thunders, Rockin’ Rebels, Dogs…), chroniqueuse inspirée à la plume alerte à feu Jukebox Magazine, habituée des déjeuners du vendredi avec la dream team de Rock Paradise, la Mecque du rockabilly à Paris… mais c’est sans conteste sa rencontre fortuite avec Tony Marlow, un mec méchamment rock’n’roll, comme dirait le regretté Christophe Bevilacqua, qui va être l’élément déclencheur aux premiers émois d’une carrière de chanteuse. Si jamais le terme de carrière n’est pas antinomique au rock’n’roll. De cette heureuse rencontre chez Zermati, vient de naître le tout premier 45 tours d’Alicia F! Surtout ne pas occulter le point d’exclamation qui colle si bien à la peau d’Alicia, comme une tenue en latex ou en cuir de chez Patrice Catanzaro, le grand créateur des dress code fétichistes. La face A de la galette est un titre original signé du sulfureux duo Alicia Fiorucci/ Tony Marlow, intitulé “My No-Generation”. Un titre percutant entre punk-rock et rock garage 60’s, qui va à l’essentiel, sans fioriture et très court (2.33), comme les standards des Ramones, des Cramps, de Kim Fowley, de Dr Feelgood ou des premiers Stones. 2 minutes 30 de pure félicité, 2 minutes 30 pour faire mouche et atteindre sa cible en plein cœur, telle la flèche de Cupidon. La voix d’Alicia y est agressive et survoltée à souhait, les guitares de Tony incisives et tranchantes et la rythmique exceptionnelle composée de Frédo Lherm (basse) et de Fred Kolinski (batterie), métronomique et aussi précise qu’une horlogerie Suisse, assure le tempo sans bémol. Le temps de vérifier sa tension artérielle, de changer les piles de son pacemaker, et de régler son sonotone, la face B s’avère être la reprise du classique de l’ex guitariste de Buddy Holly, le texan Sonny Curtis, titre de 1959 pour les Crickets “I Fought The Law”. Ce standard du rock’n’roll sera interprété par une multitude d’artistes comme Bobby Fuller, The Clash, les Stray Cats, Ducks Deluxe et même Little Bob Story sur scène… Il faut soutenir Alicia F!, car sa cause est juste, elle a la foi d’un marathonien sur la route d’Olympie, elle est sincère, elle est crédible, et contre vents et marées, restant de marbre aux éventuelles mises à l’index et autres préjugés imposés par le système nauséabond, distille son rock’n’roll. Entrez sans hésitation dans son univers musical et cérébral si singulier et si énigmatique, entre ange et démon, entre blasphème et anathème, entre Alice Cooper et The Prince Of Darkness Ozzy Osbourne de Black Sabbath, entre un melting-pot allant d’Eddie Cochran à Sid Vicious en passant par les Stones période Brian Jones. Pour moi, Alicia représente tout le côté sauvage et blasphématoire du rock’n’roll, sans aucun calcul, sans aucune préméditation vénale. Elle est l’antithèse d’une chanteuse préfabriquée et formatée FM. Elle se situe dans la haute lignée de la légendaire Fabienne Shine de Shakin’ Street, elle est notre Joan Jett, notre Chérie Currie, notre Lita Ford des Runaways “Cherry Bomb”, corset, bottes et porte-jarretelles, elle est notre Wendy O. Williams des Plasmatics, chatterton sur les seins, et je l’imagine bien sur scène, devant un public éberlué, découper une Gibson à la tronçonneuse, mettre le feu à un ampli Marshall comme Pete Townshend aux grandes heures des Who, martyriser les touches d’un piano Steinway tel Jerry Lee, ou dompter un boa comme Alice Cooper. Ce petit bout de femme de 40 kilos transpire le rock’n’roll, c’est indéniable! Il faut la voir mettre le feu sur scène, entre sex-appeal sous-jacent et tenues Catanzaro que ne renierait pas le Marquis de Sade en personne. Sans oublier ses moult tatouages, toujours plus rebelles. Ce premier 45 tours d’Alicia F! est chaudement recommandé et une totale réussite. En attendant avec impatience la reprise des concerts post pandémie, pour voir sur scène le couple le plus rock de l’hexagone, Alicia Fiorucci et Tony Marlow (les guitares jouent!), les Bonnie and Clyde de Montreuil, les nouveaux Ike and Tina Turner dans une version plus punk-rock et dans une démarche plus destroy, plus artisanale et plus underground! Merci à eux d’exister! Keep on rockin’!

Serge SCIBOZ
Paris-Move

PARIS-MOVE, May 31st 2020

:::::::::::::::

Pour se procurer le 45 tours, cliquez simplement ICI  ou chez Rock Paradise, 42 rue Duranton, 75015 Paris

Page Facebook de Alicia F! : ICI

45 Tours
A Side: “My No-Generation”
B Side: “I Fought The Law”
(DAMN101)