Ali Bello & The Sweet Wire Band – Inheritance

Tiger Turn
Latin Jazz
Ali Bello - Inheritance:

Second album seulement (en tant que leader s’entend) pour ce violoniste new-yorkais d’origine vénézuélienne. Ali Bello est l’un des fers de lance du latin-jazz actuel, et a prêté son archet versatile à des artistes aussi divers que Johnny Pacheco, Paquito D’Rivera, Orquesta Broadway, La Típica 73, Raúl Jaurena et Pedro Cortès, tout en se produisant à l’occasion auprès de mainstream performers tels que Beyoncé, The Roots et Jay-Z. À la tête son propre Sweet Wire Band, il a déjà publié en 2013 l’album Caracas Connection, qui lui avait alors valu une reconnaissance internationale. Il présente aujourd’hui son successeur, Inheritance (héritage”) comme la synthèse de deux décennies d’expériences musicales aussi riches que variées, tout en persistant à s’appuyer obstinément sur ses bases culturelles vernaculaires. À son brillant quatuor d’expatriés vénézuéliens (Gabriel Chakarji, piano, Gabriel Vivas, basse, Ismael Baiz, batterie et Manuel Màrquez, percussions diverses et variées) s’adjoignent ici pas moins de neuf musiciens invités. Passé la virevoltante introduction “Kaleidoscopic Sunset” (où le Fender Rhodes de Chakarji se taille la part du lion), l’auditeur est emporté parmi des paysages rythmiques empruntant des trames tour à tour caribéennes (salsa, mambo et calypso) et sud-américaines (bossa, joropo, merengue), tandis que les apports de guests aussi flamboyants que Jaleel Shaw (au sax soprano sur deux plages), Regina Carter (violoniste duettisant avec Bello sur le boléro “Song To Marina”) ou le clarinettiste Jeff Lederer apposent leur touche caractéristique (entre klezmer et Coltrane, pour ce dernier). On éprouve parfois la surprenante impression d’ouïr Jean-Luc Ponty backé par le Santana band de “Caravanserai” (“Bello’s Blues”), voire Stéphane Grappelli incorporant le Count Basie Orchestra (“For All Saints”), tandis que le pétulant “Caracas” puise à la onda nueva vénézuélienne des sixties son quelque peu désuet cachet exotica. L’archet de Ali Bello survole l’ensemble avec l’aisance d’un patineur artistique lancé sur une piste de roller skate, et nonobstant leur caractère parfois acrobatique, chacune de ses interventions étincelle d’aisance et d’élégance. Aussi sensuel et déhanché que les musiques de son enfance, un album respirant de bout en bout le plaisir indicible de l’échange. Vous le repasserez en boucle pendant longtemps!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 5th 2021

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