ALEXANDER SMALLS – Let Us Break Bread Together

Smallshouse Productions / Outside In Music
Gospel, Jazz
ALEXANDER SMALLS - Let Us Break Bread Together

En quelque registre qu’il exerce, Alexander Smalls demeure un chef. Devenu un restaurateur renommé, il n’en débuta pas moins sa carrière en tant que baryton au sein de la troupe du Houston Grand Opera, où il recueillit en 1977 une brassée d’Awards pour sa prestation au casting du “Porgy & Bess” de Gershwin. Bien qu’universellement célébré pour ses prestations gastronomiques et culinaires, il revient aujourd’hui à ses premières amours (le chant) pour le volet initial d’une série qu’il entend consacrer au negro-spiritual. Reliant cette tradition à ses origines africaines (ainsi qu’au déracinement culturel subséquent), il en érige un étendard pour la reconnaissance et l’appréciation des contributions de ces communautés à la culture américaine (et partant, mondiale). En onze plages, ce “Brisons le pain ensemble” (et non, “Cassons la croûte en commun”) atteste de la rémanence (ainsi que de la résilience) de l’esprit animiste africain en tant que ferment des courants musicaux contemporains (just check out le récent “Happy” de Pharrell Williams pour vous en convaincre). De Paul Robeson aux Holmes Brothers (en passant par Sister Rosetta Tharpe et Odetta), il perpétue la lignée multi-séculaire qui mena des églises du Vieux Sud ségrégationniste à l’orée de notre millénaire naissant. Des traditionnels tels que “Wade In The Water”, “Hush”, “Poor Little Jesus Boy” et la plage titulaire répondent ici à des standards comme le “St. Thomas” de Sonny Rollins, le “Watermelon Man” de Herbie Hancock ou le “Mood Indigo” de Duke Ellington (en passant par le “God Bless The Child” de Billie Holiday, traité ici en bouleversant instrumental), Alexander et ses hommes (une dream team incluant trois claviéristes, ainsi que les saxes de l’excellent John Ellis et une section rythmique groovy en diable – oops!) sinuent ainsi aux confins du jazz et du gospel, pour un inventaire aussi vibrant qu’œcuménique. Aussi jubilatoire que transcendant.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, June 30th 2022

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