Alex Rossi – Let Me In – blues music CD

Top Cat records - Blues Boulevard - Music Avenue - 250226
Blues

A la première écoute, on est surpris par des différences de tonalités entre les 11 plages, et notamment lorsque l’harmonica est vraiment en retrait sur certains titres, comme sur ‘Good Lover’, alors que c’est l’instrument même de Alex Rossi. On consulte le livret, très intéressant, avec notamment cette présentation de l’artiste sur deux pages, signée R. Chalk (aka El Gringo Loco) et l’on comprend mieux le pourquoi du comment. En fait, et sans suivre une chronologie trop précise, je vous résume la chose: cet opus est le premier de sieur Alex Rossi, un joueur d’harmonica brésilien qui a joué aux States avec de grands noms dont Lucky Peterson, Texas Slim, Magic Slim, Robert Ealey, Hash Brown et j’en passe, excusez, car sinon la page ne suffirait pas. Le problème pour Alex, c’est que les services de l’immigration lui ont mis la main dessus et l’ont renvoyé du Texas, back dans son Brésil natal. C’est là, en tournant en Amérique du sud, que l’harmoniciste joue avec Phil Guy, Boy Edwards, John Primer, et plein d’autres dont…Jeff Healey, Billy Branch, et j’en passe encore…

L’opus en question, qui est donc le premier album d’Alex Rossi propose donc des titres enregistrés avec une foule de musiciens différents, d’où, j’y reviens, ces différences de tonalité entre les plages proposées. Pour exemple, et je ne vais pas vous le faire pour les 11 titres sinon, là aussi la page n’y suffirait pas, vous avez Phil Guy qui joue de la guitare et chante sur ‘That’s Alright’, tandis que Holland K. Smith assure les vocaux et la guitare sur ‘Hawaiian Eye’ et ‘Hate To See You Go’, et que c’est Alex Rossi qui chante sur ‘Tell Me How You Like It’. Bon, comme vous l’aurez compris, y’a du monde qui pousse au portillon et le line-up complet représente….pas moins de 20 musiciens, hé oui.

Ceci dit, l’opus en question est loin de n’être qu’un document historique car de nombreux titres sont de très grande qualité sonore, sans compter que les trois titres sur lesquels joue et chante Phil Guy valent le détour, le frangin de Buddy entraînant sur ‘Rock Me’ tous les musiciens présents en studio dans un jam infernal sur lequel il va faire référence à John Lee Hooker et à ‘The Healer’ en reprenant de manière hypnotique ‘Heal Me,…Heal Me’.

Après plusieurs écoutes et lecture du livret, oui, on se dit que l’opus mérite incontestablement une oreille attentive.
Aurait pu décrocher la note de 4 CD si le son avait été un peu plus rééquilibré, mais bon, on ne refera pas l’histoire, surtout si les services US de l’immigration sont derrière ça. Grrrrr……

Frankie Bluesy Pfeiffer
Blues Magazine & Paris-Move

Alex Rossi