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L’influence et l’héritage de l’immense Earl “Bud” Powell auprès de la quasi-totalité des pianistes jazz qui lui emboîtèrent le pas demeurent considérables. Diplômé en musique classique au Conservatoire de Valence (puis en jazz au sein de celui de Barcelone), l’Espagnol Alex Conde obtint ensuite une bourse afin de parachever sa formation au Berklee College Of Music de Boston, ainsi qu’à l’Aaron Copland Conservatory de New-York. Après avoir composé deux œuvres symphoniques et quelques pièces pour quintettes à cordes (et enregistré aussi quelques impressionnants albums de fusion classical-flamenco-jazz), ce passionné s’est à présent piqué de “latiniser” les répertoires de pianistes déterminants dans l’évolution du jazz au cours de la seconde moitié du siècle dernier. C’est ainsi qu’après “Descarga For Monk”, il livre à présent ce que d’aucuns n’hésitent pas à désigner comme son meilleur album à ce jour, en transposant dans le même esprit neuf pièces du répertoire de Bud Powell. Figurant la silhouette de Don Quichotte confrontée à celle d’un piano à queue, le cover-art illustre avec humour l’audace qu’implique pareil challenge, qu’Alex relève bien sûr avec le brio qui le caractérise. S’appuyant sur l’infaillible commando rythmique que constituent le contrebassiste Jeff Chambers, le batteur Colin Douglas et le percussionniste John Santos, il convoque également Sergio Martinez aux cajon et djembe, ainsi que le trompettiste Mike Olmos sur deux titres (dont l’impressionnant “The Fruit” introductif). De traditionnels rythmes flamenco tels que la buleria et l’alegria en rumba et calypso, on n’a pas ouï pareille feria de beats depuis “My Spanish Heart” du regretté Chick Corea. “Parisian Thoroughfare” se révèle ainsi une ébouriffante farandole, au fil de laquelle la guitare de José Luis de la Paz mène une valse effrénée, où s’enroulent les arabesques des ivoires de Conde, sous le feu roulant d’une section rythmique aux aguets, tandis qu’en conclusion, “Celia” (mené à train d’enfer sur un ternaire enivrant) se révèle un vertigineux roller-coaster où clavier et section rythmique se livrent une course-poursuite sans merci. Une précision concernant le producteur de ces roboratives sessions: il s’agit du même Ricky Fataar qui officiait derrière les Beach Boys au temps de leur album “Holland”, et qui incarna quelques années plus tard Stig O’Hara au sein des Rutles! Cet album se révèle autant une festive relecture qu’une jubilatoire célébration.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, June 10th 2021
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ALEX CONDE – Descarga For Bud: à écouter et à commander sur le site de ALEX CONDE, ICI
Track listing:
1. The Fruit (Bulería)
2. Oblivion (Tangos)
3. Bouncing with Bud (Alegría)
4. Dusk in Saudi (Soleá)
5. Wail (Calypso)
6. Parisian Thoroughfare (Bulería al golpe)
7. Hallucinations (Latin/Jazz)
8. Tempus Fugit (Rumba)
9. Celia (Bulería)
ALEX CONDE – Descarga For Bud: un album présenté également (en anglais) par no amis de LatinJazzNet, ICI