ALASTAIR GREENE – New World Blues

Whiskey Bayou Records / Select-O-Hits
Blues-Rock
ALASTAIR GREENE - New World Blues

À ceux qui ne connaîtraient pas encore Alastair Greene, on signalera que ce guitariste et chanteur natif de Santa Barbara, Californie, entama d’abord une carrière de sideman à sa sortie de la Berklee School voici une trentaine d’années, avant de voler de ses propres ailes à la tête de sa propre formation au début de ce millénaire. Si le Alastair Greene Band n’aligne à ce jour que quatre albums à son actif (dont un live fulgurant), son leader en a commis le même nombre en solo, sans jamais renoncer pour autant à prêter sa fine lame au plus offrant. C’est ainsi que sa discographie s’émaille de collaborations avec des artistes aussi divers que Layla Zoe, Amanda Fish, Mitch Kashmar, Aynsley Dunbar, Starship, Franck Goldwasser ou Alan Parsons (avec lequel il enregistra et tourna à pas moins de cinq reprises). À l’approche de son cinquantième anniversaire, notre homme se lança un nouveau défi, et partit enregistrer en Louisiane sous la houlette de Tab Benoît dans son studio louisianais proche de New-Orleans. Débutant sur le boogie-shuffle “Living Today” (entre le “Back Where I Started” de Box Of Frogs et le “On The Road Again” de Canned Heat), cette rondelle s’appuie sur une formule en trio ouvertement inspirée de grands modèles tels que Cream et Gov’t Mule. Si la guitare de Greene se montre d’emblée au niveau du challenge, ceux qui ne connaissaient de Tab Benoît que ses talents de chanteur, compositeur et guitariste risquent de tomber à la renverse à l’écoute de son impressionnant jeu de batterie! Le troisième homme, Corey Duplechin (on est en Louisiane, OK?), s’avérant en outre un bassiste au soutien omniprésent, la charpente qui sous-tend l’édifice se montre à l’épreuve des ruades et coups de boutoirs qui parsèment le parcours de ces onze originaux. Le climat sudiste à la Allmans s’y illustre au fil des agrestes “Bayou Mile” (où la slide d’Alastair dessine des trainées incandescentes, sur le tapis chaloupé d’une section rythmique ondoyante) et “Heroes” (sans rapport avec le titre homonyme de Bowie, mais où le solo d’Alastair tutoie jusqu’à ceux du grand Warren Haynes), tandis que l’ombre swampy de Creedence et Lynyrd Skynyrd surplombe l’explosif “When You Don’t Know What To Do”. Celles de Cream et du Voodoo Chile hantent pour leur part les blues pesants “No Longer Amused” et “Alone And Confused” (tous deux sur une trame proche du “Same Thing” de Willie Dixon) ainsi que “Find Your Way Back Home” et “Won’t You Tell Me”, tandis que c’est Stevie Ray Vaughan qu’évoque directement l’instrumental “Back At The Poor House”, et que la plage titulaire en fait autant avec le regretté Jeff Healey. Les nostalgiques des early seventies et les aficionados de guitar solos à la redresse façon Tinsley Ellis et Walter Trout se délecteront à coup sûr de cette time-capsule hors du temps.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 16th 2021

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ALASTAIR GREENE – The New World Blues – Album Sampler:

ALASTAIR GREENE – The New World Blues (Live 10/14/2020 at BandProd Studio):