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Ici on ne donne pas dans le mi-figue mi-raisin. C’est du côté festif et joyeux que l’opus penche dangereusement, et je n’ai encore vu personne résister à cet emballement musical où modernité se conjugue parfaitement avec respect de la tradition. Pour ceux qui ne connaissent rien, ou si peu, de la chanson algérienne de ce début de siècle, ‘Introducing’ (Introduction, donc…) est sans aucun doute la meilleure des intros, et peut être l’album clef.
Le premier titre déjà, à lui seul, est une ode, un hommage à la vie, au soleil, au sourire, avec cet accordéon qui vous emporte, qui vous entraîne, comme le chantait si bien Edith Piaf. Ecoutez ‘Chouia L’Mon Cœur’ et vous ferez comme moi et comme tous ceux qui ont entendu ce titre pour la première fois, vous appuierez comme un malade sur la touche ‘replay’ dès le titre fini car avec cette chanson, le Akim vous colle une baffe énorme.
Depuis combien de temps n’aviez-vous pas entendu une chanson qui vous porte ainsi, qui vous transporte, qui vous fait danser au milieu du salon? Et le mélange des langues fait de ce premier titre une fenêtre qui s’ouvre grand sur le monde, comme un exemple de ce que tous les peuples sur terre devraient faire pour mieux se parler.
Exilé à Paris depuis la guerre civile algérienne, Akim El Sikameya fait partie de ces artistes qui peuvent contribuer à faire avancer le monde, et son message musical le prouve. Ecoutez ‘Amertume’, mais aussi ‘Sa Majesté Lila’ ou ‘Cahwa Et Fleur D’Oranger’ et vous serez subjugué par la poésie du bonhomme qui vous ouvre son cœur, qui vous tend la main et qui, au travers de ses chansons, veut vous donner encore plus que ce qu’il reçoit.
Touchant, émouvant, beau et lumineux à la fois, tel est ce ‘Introducing’.
Comment rester sourd à un tel troubadour ?
Frankie Bluesy Pfeiffer
Akim El Sikameya