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À ceux qui ne le situeraient pas encore, on précisera que le Franco-Comorien Ahamada Smis est l’un des piliers majeur de l’expression de sa communauté, au cœur de la seconde ville française (sur le plan démographique s’entend). Venu à la musique dans les années 90 (comme tant d’autres minots marseillais, de I Am à Massilia Sound System), il s’est progressivement émancipé de l’imprégnation locale du rap et du slam, pour développer son art en se tournant vers son propre héritage communautaire. Activiste social (engagé pour le rapprochement des racines autochtones de son océan Indien originel avec le foisonnement culturel phocéen), il se révèle un fin parolier, capable en outre de caler le placement de son flow sur les rythmes ancestraux de son archipel atavique. Initié en autodidacte aux instruments traditionnels des Comores, de Mayotte, de Zanzibar et de la Réunion (pour s’y être consciencieusement immergé), Ahamada Smis a composé l’ensemble des mélodies de cet album (son cinquième à ce jour) au dzenzé et au gabousse (rudimentaires instruments comoriens, dont témoignait récemment l’album “Comorian – We Are An Island, But We Are Not Alone” sur Glitterbeat), tout en se basant sur les rythmes des danses traditionnelles de son pays d’origine. Entouré du percussionniste comorien Ibrahim Mfougoulié, du batteur marseillais Ulrich Edorh et du bassiste américain Reggie Washington (Branford Marsalis, Steve Coleman), il reprend à la volée le flambeau panafricain du regretté Rachid Taha (“Les Yoyos”, “Mon Oxygène”, “À Nos Héros”, “Dernière Danse”), pour se faire le griot des idéaux et des espoirs des communautés émigrées dans notre Hexagone (dont de sinistres démagogues tentent toujours de gangréner la devise tripartite, quitte à brandir – comme ils le font depuis des générations – le fantasme nauséabond du Grand Remplacement). Depuis l’affaire Dreyfuss, on sait bien que les vagues successives de main-d’œuvre à bon compte (après les Polacks, les Belges et les Macaronis, les Niakoués, les Bamboulas et Ratons) font autant office de variable d’ajustement vitale à notre économie que de terreau fertile pour la fachosphère. Il n’en demeure pas moins que la France, c’est effectivement comme une mobylette, ça roule au mélange: dansons donc aux sons d’Ahamada les pieds en l’Air, et bottons leur allègrement le derrière!
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, September 19th 2021
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AHAMADA SMIS – “La ROUTE” (clip officiel):
Le clip a été tourné à Mayotte. Tous les titres de l’album ont été composés à partir des rythmes de danses traditionnelles de l’océan Indien, de l’archipel des Comores. Celui-ci est composé avec le rythme de “Ngoma zamadjini” (la danse des esprits).
Prise d’images : AB-dj- Kader
Montage : Simon Magnani
Réalisation : Ahamada Smis
Production : Colombe Records 2021
AHAMADA SMIS est présenté sur le site internet de Colombe Records, ICI
JEUDI 30 SEPTEMBRE 2021 à 19:30
AHAMADA SMIS – Live au 360 Music Factory – 32 rue Myrha, 75018 Paris
Pour réserver vos places en ligne: cliquez ICI
