AGUAMADERA – Las Historias Que Han Dejado

Quart de Lune / UVM Distribution
World Folk
AGUAMADERA - Las Historias Que Han Dejado

Constitué de Marco Grancelli et Marîa Cabral, le duo argentin Aguamadera s’est formé à Buenos Aires en 2015, quand ces derniers s’y sont rencontrés au sein de la même chorale. S’y étant découvert la même passion pour le folklore sud-américain, ils commencèrent par se présenter sur les scènes locales avant d’enregistrer en 2017 leur premier album (“Colocho”), et d’entamer une tournée européenne d’une cinquantaine de dates, qui les mena d’Espagne en Suisse, ainsi qu’en Belgique, en Allemagne et en France. Séduits pas l’accueil qui leur y fut réservé, c’est dans le sud-ouest de notre Hexagone qu’ils résident à présent. Un second album en 2018, “La Campana”, leur valut de se produire dans le cadre de festivals de renom tels que le Rîo Loco (Toulouse), Les Méridiennes (Tours), Les Suds (Arles), Borgo Sonoro (Italie) ou Szolnay (Hongrie). Enregistrée à Buenos Aires avec un aréopage de musiciens traditionnels du cru, leur troisième livraison (“Las Historias Que Han Dejado”: “les histoires qu’ils nous ont léguées”) propose douze originaux pour quatre covers du répertoire sud-américain, dans la veine de genres aussi enracinés que la chacacera, la zamba ou les huaynos argentins, le joropo, le merengue, la gaita zuliana vénézuélienne et la valse péruvienne, tout en incorporant aux cuatros que manipulent nos deux protagonistes des instruments tels que la guitare, la mandoline, la quena, le violoncelle, la clarinette, le charango, le cajon et un florilège de percussions légères. Si la magnificence des harmonies vocales en espagnol et la dextérité des cordes acoustiques en constituent les atouts manifestes, l’ancrage de cet album dans un folklore encore vivace n’en écarte pas moins avec panache tout procès en désuétude. Moins opportunément exotique que le Manu Chao de “Clandestino”, l’art d’Aguamadera n’exhale pour sa part rien de suranné, et la fraîche spontanéité qui en émane préfigure d’inlassables écoutes (un peu comme Madredeus naguère, qu’évoquent furtivement “Cuentapesares”, “Raiz”, “Del Otro Lado” ou “Señora Gabriela”). On y entend au contraire l’alerte vent du Sud balayer nos terrasses trop longtemps confinées, comme l’annonce du printemps au plein cœur de l’hiver.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, January 10th 2022

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En concert le Mercredi 16 Février 2022, à 20:30: Le 360 Paris Music Factory, 32 Rue Myrha, 75018 Paris, dans le cadre du Festival Au Fil Des Voix