Rock

Et voilà un opus qui va faire parler de lui, car au-delà de l’album proposé sous le double titre ‘Les illusions d’une route’ et ‘Barcelone’, c’est en fait la première partie d’un véritable concept-album sous forme de triptyque que nous propose Agora Fidelio. Un monument digne des cultissimes ‘The Lamb Lies Down on Broadway’ de Genesis, ou ‘The Wall’ de Pink Floyd.
Quatrième album du groupe, ‘Les illusions d’une route’ va se décliner en trois disques, trois dates, trois lieux: Barcelone, Bagdad, Belfast. Composé de six titres par volet, le concept-album de 18 chansons sera disponible exclusivement sur le site officiel du groupe (voir toutes les infos en fin de chronique). Coup de bluff, coup de poker, coup de folie volontaire ou pied de nez au système music-business, Agora Fidelio sort ce triple opus sans label ni distribution, en autoproduction totale. Chapeau, donc, les mecs!

A la manière de ‘The Lamb Lies Down on Broadway’ qui racontait l'histoire de Rael, jeune New-Yorkais d'origine portoricaine, et de son voyage dans des mondes fantastiques imaginés par Peter Gabriel, l’univers musical proposé par le quatuor français d’Agora Fidelio repose également sur l’humain et tout ce qui, en nous, régit les émotions, la manière dont nous les laissons s’exprimer. Et tout comme le faisait Genesis, Agora Fidelio fait jouer et fusionner paroles et musique dans un ensemble qui va de l’univers le plus planant au plus percutant. Comme si Genesis avait été dopé au désir français le plus noir, Noir Désir. Les guitares sont acérées, fulgurantes, et la basse perforante quand il faut, sachant ronronner quand l’atmosphère se fait caressante, lascive.

Les six titres proposés sur ‘Barcelone’, premier volet du triptyque ‘Les illusions d’une route’, vous donnent déjà les teintes du grand tableau dans lequel votre sensibilité va être attirée:
1 – Les métamorphoses
2 – Il est des livres
3 – L’horizon
4 – Le pharaon blanc
5 – GPS
6 – Je suis venu

Les textes sont intimistes et intenses à la fois, révélateurs d’une fibre humaine qui ne peut rester insensible à ce qui l’entoure. Une fibre qui fera vibrer la vôtre et qui vous collera par moments de grands frissons, comme sur ce ‘GPS’ qui débute par des paroles lues à la manière d’un lézard devenu Jim Morrison aux accents français à la Léo Ferré. Cela rentre par les milliers de pores de votre peau et vous envahit par l’intérieur, vous enlace, vous caresse avant de vous remuer les tripes et le cœur.
Côté zik, les quatre lascars ont incontestablement atteint le pallier où maturité se conjugue avec sérénité. Le chant est murmuré, pleuré, hurlé ou arraché, libre de toute contrainte. Cela vous perfore et vous remplit à la fois, de manière intense et ardente.
Agora Fidelio, c’est du sang et des larmes, du soleil en pleine nuit, des rayons de désir de lune, des orgasmes sans fins, la saveur exquise d’un matin…sans lendemain. Agora Fidelio, c’est la légèreté du satin et le poids des ‘métamorphoses’. Agora Fidelio, c’est le souffle et l’émotion du départ, celui que l’on connaîtra tous un jour, le moment venu, en disant simplement ‘Je suis venu’.

Enorme, tout simplement !

CD à commander sur www.agorafidelio.com
Total, frais d'expédition inclus: 29,40 euro
Précommande de chaque album: 9,90 euro

A consulter également:
www.myspace.com/agorafidelio

Discographie:
Une histoire de chair (2002)
Altitude Zéro (2004)
Finir à Paris (EP – 2006)
Le troisième choix (2006)

Agora Fidelio
Le groupe a vu le jour à la fin des 90’s sous la forme de side-project de Psykup. Après quelques changements, le line up prend se stabilise en 2002 avec Mathieu Miègeville au chant, et qui n'est alors que le seul membre restant de la formation initiale. C’est lui qui officie d’ailleurs depuis 2007 dans MOP (My Own Private Alaska), un trio piano-batterie-chant dont Paris-Move vous a chroniqué leur opus ‘Amen’. Un CD qui a obtenu rien moins que la meilleure note, ‘Indispensable’, c’est dire la qualité de l’ouvrage. Une chronique que vous pouvez retrouver ici

Au sein de Agora Fidelio, c’est Mathieu Sainty, aka Akira, qui prend la basse, tandis que c’est Julien Rouche qui s’empare de la guitare.
En 2002, le groupe sort son premier disque, ‘Une histoire de chair’ (voir discographie). Leur deuxième album, ‘Altitude Zéro’, sort en 2004, tandis que le troisième, initialement prévu pour février 2006, sort avec 10 mois de retard, en novembre 2006. Comme pour conjurer le sort, le groupe propose en mai 2006 un EP 4 titres nommé ‘Finir A Paris’ et qui propose deux morceaux du futur album, deux remix issus d'Altitude Zéro, et le clip de la chanson ‘Finir à Paris’.
Début 2007, Akira (Mathieu Sainty ) quitte le groupe et est remplacé par Stéphane Bezzina, aka Pelo, et actuel bassiste de Psykup.

Le nom du groupe, Agora Fidelio, n'aurait pas de signification particulière. Il est en fait la concaténation de ‘Agora’, qui est le nom de l'ancien studio des Psykup, et ‘Fidelio’, qui est le mot de passe de la soirée orgiaque dans le film ‘Eyes Wide Shut’.