Rock Indé

Formation auvergnate agglomérée en 2007, Agenou publie un quatrième album où sa ferveur militante s’évertue à puiser sa verve dans un rock au verbe résolument francophone. La plage d’ouverture, “Je M’Effrite” (sans relation avec la gastronomie d’Outre-Quiévrain), “Les Soigneurs”, “Les Voleurs De Joie” et “Arrête Un Peu” doivent ainsi autant à Leonard Cohen et Graeme Allwright qu’à à Mano Solo et au Noir Désir de “Des Visages, Des Figures” (dont le titre fait par ailleurs écho à celui de cet album), tandis que les poignants “Crever Les Loups”, “Haut Les Cœurs” et “Hey! (Chanson Pour Ceux)” évoquent autant le Renaud de “Mistral Gagnant” que Damien Saez et le Miossec des débuts. En lutte ouverte contre les fossoyeurs de la démocratie, ce quintette incarne l’un des derniers carrés où l’on se souvient que rock rimait jadis avec révolte et insoumission (“Courage”, “Mes Sombres Lueurs”). Et si nous leur rivions le clou, à ces usurpateurs qui prétendent bâillonner nos libertés en nous soumettant à leurs diktats cousus de CAC 40? Et si nous leur prouvions une bonne fois que ces combats, qu’ils prétendent d’arrière-garde, ne portent en réalité que la prémonition de leur inéluctable déconfiture? Contrairement à ce que son nom semble indiquer, Agenou inciterait plutôt à se tenir debout: faisons en donc autant, envers et contre tout.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, September 27th 2021

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AGENOU : “Mes sombres lueurs” extrait de l’album “DES BRUMES, DES LUEURS”:

AGENOU : “Les Voleurs de joie” extrait de l’album “DES BRUMES, DES LUEURS”: