Rock |
Avec 8 millions de copies de Black Ice vendues, AC/DC peut décemment être taxé de groupe anticrise. Mais quid des crises internes? De celles qui écartent le guitariste rythmique Malcolm Young du music business pour démence, et le batteur Phil Rudd des plateaux de tournage de clips pour menaces de mort et détention de stupéfiants. Qu’est-on en droit d’attendre de ce Rock Or Bust (le rock ou la mort) à l’artwork sous réseau lenticulaire? Un premier single simplissime et téléphoné, ultime facétie d’un groupe qui se borne à faire ce qu’on attend de lui. Et une suite bien plus réjouissante, comme ce “Rock The Blues Away” aux saveurs de Creedence Clearwater Revival, ou la paire “Miss Adventure”/ “Rock The House” qui doit beaucoup au Led Zeppelin des albums I et IV. Stevie Young, déjà intérimaire en 1988, assure désormais la rythmique comme son oncle, et le plus très jeune écolier Angus Young aligne toujours avec gourmandise ses soli en pentatoniques. Le tout produit par un Brendan O’Brien qui sait ce que magnifier le crunch d’une guitare veut dire. Bon millésime, sans le principal écueil de la cuvée de 2008: le remplissage.
Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, December 11th 2020